Bien évidemment, je suis sensible au sort des salariés de l’industrie du luxe. Il est vraisemblable qu’ils subiront le même sort que l’ensemble des salariés qui sont «remerciés» par charrettes entières, ici, en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Il n’est pas un jour où l’on n’apprenne de nouveaux plans de licenciements massifs. Sans même parler des petites entreprises.
C’est d’ailleurs commencé chez Chanel avec l’annonce du non-renouvellement de 200 contrats en CDD et intérimaires au 31 décembre 2008… «Ces mesures de prudence» (…) devraient permettre de maintenir l’emploi permanent» argue la direction dans une note interne. Soit. Mais quid des travailleurs permanents si la conjoncture continue de se dégrader ?
Mais ce n’est pas tout et c’est là que l’on peut mesurer la rouerie du Medef : en contrepartie, celui-ci prétend diminuer le taux des cotisations… Avec, bien entendu ! l’aval de Nicolas Sarkozy. Avant que la crise n’éclatât (mais elle était prévisible, seule inconnue : la date…) le gouvernement avait manifesté l’intention de piquer l’argent de l’Unedic – excédentaire mais… grâce à l’endettement ! – pour combler le déficit de la Sécu. Ce sont des prédateurs qui guignent sur toutes les ressources… celles qui ne leur appartiennent pas.
Si cela n’obéissait à une logique aussi évidente que machiavélique – profiter de cette crise pour ancrer davan-tage l’économie dans l’ultralibéralisme et «esclavagiser» toujours plus les salariés – je dirais qu’il ne pourrait y avoir pire connerie au moment même où le nombre de chômeurs ne fait qu’augmenter chaque mois et qu’il est prévisible – selon Actu-chômage – qu’il y ait 500.000 mille chômeurs supplémentaires en 2009.
J’en peux déduire – ce que je sais depuis longtemps – que le patronat et Nicolas Sarkozy & Cie se foutent pas mal du sort des chômeurs et des salariés en général.
Il reste que l’accord vient de capoter. La CFDT étant la seule ou presque à l’avoir signé. J’ai lu des informations contradictoires quant à la signature de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) qui était loin d’être favorable à cet accord : «Faire entrer, dès le 1er janvier 2009, a minima 100.000 bénéficiaires de plus par an dans le régime, tout en promettant une baisse hypothétique des cotisations, au mieux en juillet 2009, c’est, dans le contexte actuel de dégradation de l’emploi, faire prendre des vessies pour des lanternes aux chefs d’entreprise».
J’ai entendu dernièrement sur France-Info que Nicolas Sarkozy et François Fillon tenaient absolument à cet accord et mettraient tout en œuvre – la voie parlementaire ? – pour qu’il entre en vigueur.
Je constate une fois de plus que seule la CFDT - sous la houlette de François Chérèque - accède aux desiderata du pouvoir et du Medef… Ce qui, au demeurant, ne me surprend guère. Il y a bien longtemps que la CFDT est devenue un syndicat de «collaboration» ! Paradoxe : plus cette politique lui a fait perdre d’adhérents dégoûtés, plus il persévère dans cette voie.
Allez ! histoire de prouver que je ne suis pas si mauvaise fille qu’il y paraît, je veux bien lui fournir le beurre… mais sans l’argent non plus que le sourire de la crémière !
SOURCES
L’industrie du luxe est à son tour touchée par la criseLE MONDE | 24.01.09 ©
LE MONDE | 12.12.08 ©
LE MONDE | 13.01.09 ©
Le Figaro
Assurance-chômage : les partenaires sociaux concluent un accord
Les principaux points du projet d’accord
Un accord pour indemniser plus de chômeurs
Les Echos
Unedic : l’opposition de la CGC ouvre une période d’incertitude
Libération
Assurance chômage: projet d’accord obtenu à l’arraché
Assurance chômage: ce qui va changer en 2009