(dépêches)
Madagascar: le président Ravalomanana appelle au calme et à la
discussion
27 janv 2009 - il y a 2 heures 3 min
Le président de Madagascar Marc Ravalomanana a appelé mardi matin à "discuter" au lendemain de manifestations initiées par son principal opposant, le maire d'Antananarivo Andry Rajoelina, qui ont
dégénéré en émeutes dans la capitale.
"J'appelle les gens au calme. Il faut mettre de côté toute fierté, tout ego. Il faut discuter", a déclaré le chef de l'Etat, qui s'exprimait en langue malgache, à la radio privée Radio
Antsiva.
"Il y a déjà des rapprochements", a ajouté M. Ravalomanana.
S'exprimant sur la même radio, le maire de la capitale a annoncé mardi matin qu'il "suspendait" avec effet immédiat les manifestations contre le régime, alors qu'un nouveau rassemblement de ses
partisans était prévu dans la journée dans la ville.
Un manifestant a été tué lundi à Antananarivo en marge d'un rassemblement à l'appel du maire contre le régime de M. Ravalomanana qui a dégénéré en émeutes accompagnées de pillages.
Madagascar: Rajoelina
suspend les manifestations, le président appelle à discuter
à la une
ANTANANARIVO, 27 jan 2009 (AFP) - 27/01/09 08:39
Le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, devenu le principal opposant du président malgache, a annoncé mardi matin qu'il "suspendait" avec effet immédiat les manifestations contre le régime,
lors d'une intervention à l'antenne d'une radio malgache.
De son côté, le chef de l'Etat, Marc Ravalomanana, a appelé à "discuter" en mettant de côté "tout ego", pour régler la crise.
Aucun manifestant n'était visible en début de matinée dans les rues de la capitale, qui portait les stigmates des pillages qui ont accompagné les émeutes de la veille.
"On suspend le mouvement aujourd'hui (mardi). Tout le monde reste à la maison", a déclaré le maire, qui s'exprimait en langue malgache, à la radio privée Radio Antsiva.
"Il n'y a pas de discussions ou dialogue aujourd'hui. Il faut d'abord juger le militaire qui a tué un de mes partisans", a-t-il ajouté. Selon les partisans du maire, un manifestant a été tué
lundi à Antananarivo en marge d'un rassemblement à l'appel du maire contre le régime de M. Marc Ravalomanana qui a dégénéré en émeutes.
S'exprimant également en malgache sur la même radio, M. Ravalomanana, a appelé au calme et au dialogue.
"J'appelle les gens au calme. Il faut mettre de côté toute fierté, tout égo. Il faut discuter", a déclaré le chef de l'Etat. "Il y a déjà des rapprochements", a ajouté M. Ravalomanana, sans autre
précision sur la nature de ces "rapprochements".
Lundi matin, les manifestants s'étaient à nouveau rassemblés sur la place du 13 mai, haut lieu de la contestation malgache, à l'appel de M. Rajoelina - surnommé "TGV" pour son caractère fonceur -
qui dénonce depuis vendredi "une dictature" à Madagascar - et avait lancé un mot d'ordre de grève générale pour ce lundi, avant d'appeler à une nouvelle manifestation mardi matin.
Le rassemblement a dégénéré en émeutes. Deux centrales d'achat appartenant au groupe agro-alimentaire Tiko de M. Ravalomanana, ainsi que les locaux de sa télévision privée MBS, ont été pillés et
saccagés, selon des sources concordantes. Des supermarchés avoisinants ont été pillés.
Les manifestants s'en étaient d'abord pris aux locaux de la radio nationale malgache, au centre-ville, qu'ils ont saccagés et partiellement incendiés.
De même, une centaine d'émeutiers ont pillé la maison d'un conseiller politique du président tandis que des partisans du maire érigeaient des barrages routiers dans la ville.
Jeune entrepreneur, le maire entretient des rapports tendus avec le régime depuis son élection en indépendant à la mairie en décembre 2007. Le bras de fer s'est envenimé depuis la fermeture par
le gouvernement le 13 décembre 2008 de la télévision privée Viva, propriété du maire, qui avait diffusé une interview de l'ex-président Didier Ratsiraka.
Président de Madagascar pendant 25 ans, Ratsiraka est exilé en France depuis 2002, après une grave et sanglante crise politique qui avait vu l'accession au pouvoir de Ravalomanana, réélu en
décembre 2006.