Lounis Ibadioune est un militant communiste de la goutte d'or au cœur de la 18eme arrondissement de Paris.
Son crime : avoir vendu l'Humanité Dimanche comme il le fait chaque semaine depuis plus de 20 ans.
La police lui a dressé un procès verbal pour "vente de marchandises dans un lieu public sans autorisation".
Comme il a refusé de payer l'amende pour ce qu'il considère avec raison comme un déni de démocratie, il est convoqué au tribunal le 18 février 2009. Face à cette attaque à nos libertés fondamentales, ses amis, ses camarades appellent à la mobilisation.
Lounis Ibadioune aura 50 ans et un jour quand il se présentera devant le tribunal. Dont presque trente années au service du PCF. « Le Parti, c’est un peu ma famille, celle qui m’a ouvert au monde », affirme cet homme.
Commençant à travailler dès 16 ans et s’installant dans un foyer de jeunes travailleurs à sa majorité. « À cette époque, je préférais lire “l’Équipe” plutôt que “l’Huma”, s’amuse-t-il. Jusqu’à ce que, au travail, je rencontre une femme, une vraie battante, qui était syndiquée à la CGT. C’est elle qui m’a fait prendre conscience des enjeux de classe. » Il s’est syndiqué à son tour, a adhéré aux Jeunes communistes en 1981, s’est également engagé auprès du Secours populaire français… Jusqu’à devenir le « militant convaincu et attachant, sur qui on peut toujours compter », que salue Gérald Briand, le maire adjoint (PCF) du 18e. Comme tous ceux qui s’engagent à ses côtés. Au marché Dejean, le poissonnier s’approche : « Vous avez de la chance d’en avoir un comme ça… Il faut le défendre ! »
En 2006, déjà il avait été verbalisé pour les mêmes raisons. Il avait refusé de signer le PV et de régler l’amende de 45 euros et n’en avait plus entendu parler. Cette fois-ci, encore, il a cru l’affaire réglée grâce à l’envoi d’un courrier à la Préfecture de Police de Paris. L’amende de 172 euros est arrivée chez lui en mars 2008. « Je me suis déplacé au Tribunal de proximité à 2 reprises puis au Trésor Public. A chaque fois, on m’assurait qu’il s’agissait d’une erreur qui allait être rectifiée… ». Pas question, bien sûr, de payer l’amende, c’est « une vraie atteinte aux libertés publiques et à la liberté d’expression politique. »
Après l’ultime courrier, une convocation au Tribunal de proximité arrivée en plein mois de décembre, la moutarde est montée au nez de ses compagnons de route. Un comité de soutien s’est créé.
Tenace, et même remonté, il était encore là dimanche dernier, au coin de la rue, à vendre ses journaux.
Quel sera le jugement final ? Lounis n’en a pas la moindre idée. « L’amende sera peut-être alourdie. » On n’ose imaginer la somme.
Comme le dit Lounis : cette affaire devenue un symbole dans « un climat propice à la remise en question de nos libertés »
Pour rejoindre le comité de soutien, envoyer vos messages de solidarité à Lounis :
Pour adresser vos messages de soutien à Lounis, c’est par ici :
soutienlounis@humadimanche.fr ou 01.49.22.72.41
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Pour signer la pétition en lignehttp://www.humanite.fr/Au-tribunal-pour-avoir-vendu-l-Humanite-dimanche-dans-la-rue-Signez-la-petition-en