Ma grand-mère paternelle m’a ainsi offert, année après années, des abonnements qui me permettaient chaque semaine de tenter de monter le gadget et de suivre les aventures de Pif, mais aussi d’Arthur le Fantôme, de Corto Maltese, de Dicentim (le petit franc), de Docteur Justice, et de Rahan, le fils des âges farouches.
Certains me rappelleront que Pif était « de gauche », comme certains de ses héros. Je leur répondrais que cela devait bien être la raison secrète de mon abonnement mais que cette gauche là avait du sens, un bon sens populaire. J’apprenais ainsi sans doute à lire au travers de ces héros de papier.
Bien sûr, j’ai, plus tard dans ma vie, relu Pif sous un autre angle. Mais il ne me serait à l’époque, jamais venu l’idée de demander à mes artémias s’ils étaient révolutionnaires ou à mes pois sauteurs à quelle internationale ils comptaient se rallier.
Je pense là à d’autres gadgets, à ce microscope ou à mon premier appareil photo jetable sinon jeté car je n’avais réussi à le monter.
Après une retraite méritée en 1993, Pif était réapparu. Il s’en va définitivement sans doute aujourd’hui. Des aléas de gestion, dit-on…
« Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n'ai pas le coeur a le dire
On ne voit pas le temps passer »
Jean Ferrat chante, Pif est mort … Tout fout le camp !