On peut se poser la question : comment évolue la masse monétaire dans l'histoire ? Une fois abandonnée toute idée d'imposition de vision dogmatique à cette notion, il reste la simple et claire vision purement expérimentale du concept.
Comment faire pour mesurer son évolution ? Le plus simple est sans doute de la mesurer en Or. Combien une unité monétaire vaut-elle d'Or dans le temps ? Mesurer cette valeur nous donnera une idée partielle de ce qui se passe, l'Or étant stable comme valeur dans un temps court (ce qui est moins clair sur un temps long où sa rareté peut augmenter avec la population si la production ne suit pas).
Le site PRO-AT nous donne une synthèse graphique intéressante avec la Livre Sterling.
Que remarquons-nous ? Logiquement la masse monétaire augmente dans le temps, dévaluant la monnaie régulièrement dans le temps.
Par contre, que faut-il noter ? Cette dévaluation se fait brutalement, sans anticipation, et à chaque fois est provoquée par une crise économique majeure (1ère et 2ème Guerres Mondiales, 1er Choc Pétrolier de 1971).
La réalité économique est donc une augmentation de la masse monétaire (ou dévaluation de la monnaie, ce qui est équivalent), la réalité politique est une volonté farouchement dogmatique d'avoir une monnaie "forte" qui ne se dévaluerait pas par rapport à l'Or (les palliers).
Donc, le dogme s'écroule devant la réalité expérimentale. Il n'a pas lieu d'être, il n'est pas en rapport avec ce qui est observé. Pire c'est le dogme, qui, étant contre la réalité de la croissance économique (et donc, où l'on comprend finalement la nécessité d'une croissance en rapport de la masse monétaire), provoque les crises sociétales globales, conduisant aux guerres (fuite en avant), ou aux dévaluations massives et brutales quand le dogme ne tient plus, avec tout le lot d'appauvrissement des exclus du système monétaire pendant les phases "stables", et la ruine brutale des rentiers pendant les phases de correction.
Or, que propose le dividende monétaire ? De faire en sorte que la croissance monétaire accompagne la croissance économique de façon régulière, progressive et lissée dans le temps. Le dividende monétaire de plus, réduit l'intérêt de la capitalisation monétaire et de la rente, à l'avantage de la capitalisation d'actifs, de l'investissement, et de la gestion dynamique du capital (rester sans rien faire ne peut que faire se déprécier un capital monétaire en décroissance par rapport à la masse monétaire globale, il faut donc investir, entreprendre, arbitrer, jouer le jeu de l'économie).
Ensuite que nous dit le graphique sur la pente de la croissance monétaire ?
De 1911 à 2009, la Livre est passée de 7,32 à 0,0658.
Soit une pente de dévaluation moyenne de (7,32-0,0658) / (2009 - 1911) = 7,4% / an.
Or donc appliquer à la masse monétaire un dividende monétaire de 7,4%, reviendrait pour la masse monétaire permanente (hors argent dette donc) de la zone Euro, en 2008 à créer environ pour chaque citoyen (estimés à 300 millions) :
7 000 000 M€ x 7,4% / 300 M = 1727 euros / an.
(Pour info, en France le RMI-RSA correspond à 5400 euros / an).
A ce rythme la masse monétaire permanente doublerait en ln(2) / ln(1,074) = 10 ans.
Dans un tel système c'est le ration de crédit-dette qui doit être ramené à 1 (on ne peut prêter que ce que l'on a, l'ensemble des dépôts d'une banque ne permet de créer que 100% de crédits), et le dividende monétaire qui tient lieu de création monétaire. Les achats et les investissements productifs des citoyens dirigent l'économie, et plus l'Etat et les Banques, ramenés à un rôle non nul, mais normal, acceptable. Les rentiers "sans risque" disparaissent naturellement (le dividende répartit la croissance, un capital non réinvesti perd mécaniquement du pouvoir d'achat en regard de la masse monétaire).
Ce n'est pas un système dogmatique comme on vient de le voir, c'est la simple adaptation à la réalité expérimentale de la mesure historique d'une masse monétaire donnée. Il s'agit d'épouser la réalité expérimentale et non pas d'imposer une vue abstraite aussi "logique" qu'elle puisse paraître, mais aussi catastrophique qu'elle puisse être devant les faits.
Aussi les conséquences du dividende monétaire ne sont pas un choix doctrinal de société, c'est la simple acceptation de la mise en oeuvre locale, individuelle, de la Loi globale de l'économie à très long terme, telle qu'elle est, telle qu'elle apparaît : Seuls les choix de l'offre (investissements, entreprises) et de la demande (les achats), en sont le moteur fondamental, la monnaie n'en étant que la mesure.
Expérimenter, mesurer, s'adapter, telle devrait être la méthode.