A en croire le dernier numéro de Capital, la célèbre PME limousine de charcuterie serait en vente. Deux candidats sérieux pourraient racheter la marque: le groupe qui détient William Saurin et Smithfield Foods (le propriétaire américain des marques Justin Bridou, Aoste et Jean Caby). Les 1 500 salariés du groupe redoutent déjà les événements à venir. Une fois la vente conclue, "une restructuration d'ampleur" est crainte du côté de Feytiat, ville où se situe la principale usine de production.
La vente précipitée de Madrange ferait suite aux différentes "erreurs stratégiques" du patron de l'entreprise, Jean Madrangeas. En acceptant de produire pour les marques de distributeurs comme Auchant et Lidl, il aurait en quelque sorte entretenu un cercle vicieux. En effet les marges sont moindres et les produits proposés par les supermarchés concurrencent directement la marque. Selon le mensuel économique, le chiffre d'affaire de Madrange est passé de 370 à 320 millions d'euros entre 2001 et 2006. Au mois de juin, la propriétaire de l'entreprise, Renée Madrangeas, a demandé à son fils de quitter la direction. L'étape suivante serait donc la vente de l'entreprise, estimée à 500 millions d'euros.
Une éventuelle restructuration fragiliserait encore plus une économie locale déjà sur le fil: l'essentiel des emplois de la région est concentré dans un petit nombre d'entreprises (Legrand, Bernis, Weston,...).
(Photo: site de production principal, Feytiat)