L’Alliance pour la planète a recensé dans une google map tous les projets “grenello-incompatibles” qui vont voir le jour. La pépite de cette carte est dans doute le projet de circuit de F1 dans les Yvelines avalisé par les sénateurs la semaine dernière.
Résumons en quelques phrases. Magny-Cours ne suffit plus aux instances internationales de la F1. Le département des Yvelines a vu là une bien belle occasion d’attirer du monde. Un projet a été monté à la hâte, soutenu avec vigueur par le député et président du Conseil général des Yvelines, Pierres Bédier. Ce probable futur circuit sera construit au dessus d’une nappe phréatique et utilisera des terres destinées à l’agriculture biologique…
Évidemment, des associations sont montées au créneau en déposant divers recours. Des sénateurs UMP ont proposé un amendement au plan de relance de l’économie, qui permet d’accélerer sérieusement la cadence. Michel Guerry, sénateur des Français établis hors de France, a vanté “un enjeu national sur le plan sportif, touristique industriel et économique”. Il s’inscrit “dans le cadre de l’urgence caractérisant le plan de relance” et “concourt au rayonnement de l’industrie automobile française.”
C’est un bel exemple de “cavalier législatif, c’est à dire une mesure insérée dans un texte qui n’a aucun rapport. Le ministre de la relance, Patrick Devedjian a pourtant réservé un accueil enthousiaste à ce texte.
“Le Gouvernement est très favorable à cet amendement(…) qui s’inscrit parfaitement dans le plan de relance. Le premier ministre suit cette affaire avec beaucoup d’intêret, pour les raisons que l’on connaît.”
Vous ne connaissez pas ces raisons ? François Fillon est un fan de formule 1 !
Sans surprise, l’amendement a été adopté malgré l’opposition du sénateur socialiste de Paris, Jean-Pierre Desessard.
“Les articles additionnels sont toujours l’occasion pour les lobbies de s’exprimer : il y a la relance, et chacun y va de son petit projet ! Avec cet amendement, c’est le lobby de la fédération automobile qui parle !”
Le Grenelle a fait de l’écologie un bidule politisé, avec son lot de démagogie, d’effets d’annonce, d’effets d’aubaine et de malhonnêteté. Rappelons tout de même, ici, les paroles de Nicolas Sarkozy à l’issue du Grenelle.
“Tous les grands projets publics, toutes les décisions publiques seront désormais arbitrées en intégrant leur coût pour le climat, leur « coût en carbone » (…) en intégrant leur coût pour la biodiversité. Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé.” (25 octobre 2007)