Résumé: Shelby, Tabitha et Lisa sont trois amies d’enfance qui se sont perdues de vue depuis plusieurs années. Mais de toute évidence, quelqu’un de leur passé ne les a pas oubliées et est bien décidé à leur mener la vie dure. Les trois jeunes filles vont être tour à tour confrontées à de terrifiants événements…
Avec Amusement, le réalisateur John Simpson et le scénariste Jake Wade Wall (déjà scénariste des remakes de Terreur sur la Ligne et Hitcher, pas vraiment des références…) se lancent ici dans le difficile exercice du film à sketches. Un exercice périlleux, car donnant souvent lieu à des œuvres inégales selon les histoires mises en scènes. Car franchement, pour un Creepshow, combien de Creepshow 3 ou de Terror Tracts ? Et si Amusement n’est pas totalement désastreux, ce n’est malheureusement pas lui qui va donner ses lettres de noblesse à ce genre bien particulier…
Le film est donc divisé en quatre histoires, la dernière servant de lien aux trois autres. La première histoire s’attache à la jeune Shelby, qui rentre d’un week-end avec son petit ami. Pendant que la jeune fille dort, celui-ci profite de l’aide d’un routier et d’un autre automobiliste pour créer un convoi et accélérer afin d’arriver plus vite à destination. Mais lorsque le routier leur propose de prendre une déviation pour éviter les embouteillages, les ennuis commencent. Première histoire, premier demi-flop. Parce que honnêtement, des histoires de routier pas sympa on en a déjà vu des dizaines, que ce soit dans le séminal Duel de Spielberg ou dans le sympathique Une Virée en Enfer de John Dahl. Et ce premier segment, s’il se suit sans déplaisir, est malheureusement loin de faire dans l’originalité, mis à part dans son twist peu crédible. Le suspense n’est pas là non plus, vu que la durée très réduite du segment (à peine un quart d’heure !) ne permet pas au réalisateur de véritablement installer une ambiance.
La seconde histoire se concentre sur la belle Tabitha, qui elle est aux prises avec un clown psychopathe lors d’une soirée de babysitting. Là encore, l’originalité fait grandement défaut, mais ce second segment est déjà plus probant, Simpson prenant ici le temps de créer une bonne ambiance pesante. Les deux gamins sont assez inquiétants et le réalisateur arrive ainsi à orienter le spectateur sur une fausse piste avant de révéler son boogeyman, un clown très flippant. Dommage que le final soit aussi abrupt, même si c’est dans le but de préparer la dernière histoire.
En troisième position, nous retrouvons la jolie Lisa qui part à la recherche de sa colocataire, disparue dans une mystérieuse pension de famille. Encore une fois, peu d’originalité dans cette énième histoire de la « baraque flippante avec un lourd secret » mais un petit côté Contes de la Crypte qui fait plaisir à voir. Le mystère autour de la maison en question est bien entretenu jusqu’au bout et même si certaines scènes sont purement gratuites (la mort du petit ami) et que le final tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, ce segment est suffisamment dérangeant pour qu’on lui pardonne.
Mais le gros problème du film vient de son dernier segment et de la prétention de celui-ci. En effet, Simpson et son scénariste se sont mis dans l’idée de créer un film a sketches dans lequel les histoires auraient un vrai lien entre elles. Une bonne idée sur le papier, un ratage total dans les faits. On a en effet peine à croire que les bad guys des trois histoires précédentes soient un seul et même homme qui s’est amusé à terrifier puis à capturer les trois jeunes filles. Non seulement cette idée est peu crédible, mais elle ruine en plus l’impact des trois autres histoires. Ajoutez à ça quelques idées saugrenues (pourquoi le méchant de l’histoire se fait-il passer pour un type du FBI, et que vient faire la psy dans l’histoire ?), d’autres repompées à droite à gauche (on pense furieusement à Saw) et de bonnes idées désamorcées de bien mauvaise façon (le dépeçage de Lisa et Shelby n’est en fait qu’un leurre) et vous obtiendrez un dernier sketch qui non seulement ne tient pas la route, mais en plus semble se moquer ouvertement du fan d’horreur. Et ça, c’est totalement impardonnable.
Basé sur des histoires peu originales mais pas trop mal traitées, Amusement aurait pu constituer un divertissement correct, mais se vautre malheureusement lamentablement à cause d’un dernier acte ridicule de bout en bout. Pas étonnant que le film ait fini par sortir directement en DVD…
Note : 4/10