Cette ville regorge de musées, de galeries, de palais et d’églises. A l’Académie des Beaux-arts, un petit musée avec surtout des tableaux et des statues du XIXème siècle : pas la période la plus florissante de l’art italien, mais quelques découvertes néanmoins.
Cette statue de Caïn et sa femme, de Giovanni Battista Amendola (1847) sans être un chef d’oeuvre, réussit fort bien à traduire le contraste entre la violence mâle et la sensualité féminine. Sa sinuosité câline enlace la masse brutale et rigide de son mari. La femme de Caïn n’est pas nommée dans la Genèse; d’où venait-elle ?
Parmi les quelques oeuvres contemporaines, autrement plus intéressantes, cette installation de Gianni Pisani, Il dondolo (La balancelle; 1973). Pisani a porté sur ses épaules un cercueil à l’intérieur du musée, gravissant le grand escalier monumental (comme les photos au mur derrière le montrent), puis il l’a brisé à coups de hâche. Tissus et dentelles jaillissent au milieur des éclats de bois, la hâche est restée fichée dans les planches. Autant qu’une allégorie mortuaire, c’est un objet étrange, entre la suavité des dentelles et la brutalité du bois éclaté, et c’est aussi la trace d’une performance. Violence et douceur, là encore.