Quelle tempête nous a touché samedi matin vers 4 h. Les mauvais souvenirs des derniers jours de 1999 sont vite réapparus !!!
Un bruit assourdissant, un calme, une autre vague d'air sifflant de toute part, quelque chose qui tombe sur le toit, quelque chose qui s'arrache un plus loin : la hantise que tout s'en aille. Une fin de nuit angoissante et épouvantable. Il nous tardait que le jour se lève pour estimer les dégâts.
La maison principale de mirebeau orientée plein ouest a souffert : une centaine de tuiles cassées, retournées sur d'autres les ayant de nouveau endommagées, certaines ayant fait une chute de dix mètres, mais en parfait état sur la pelouse. Vite, on écoute à la radio (la station Sud Radio super efficace) la météo sur un vieux poste à pile car pas d'électricité jusqu'à samedi soir : en fin d'après-midi, ça se calme et dimanche matin accalmie avant le retour de la pluie vers 13 heures.
Le compte à rebours est lancé : je saute dans ma nacelle pour monter à dix mètres, et mettre un peu d'ordre sur les tuiles restantes. Dimanche matin, avec les tuiles achetées samedi soir et dimanche matin à Point P (il faut les remercier d'avoir été ouvert tout le week-end car la file d'attente était longue), je repars m'envoyer en l'air pour, ce coup-là, tout mettre hors d'eau : extirper la tuile cassée au milieu des autres en bon état tout en se balançant, ça vous mets en forme pour le dimanche. Vite il faut aligner le premier rang, mince une autre de cassé au quatrième rang : trapèze avec la nacelle car on est en bout de flêche. Il faut faire aussi attention à la consommation du petit moteur car, pour un litre d'essence, il faut faire une heure de queue (comme si c'était la guerre, diraient nos anciens !!!) Les nuages de flotte arrivent au loin ; il faut le faire, on crie, on jure, on s'enerve, enfin cette satanée dernière tuile s'est mise en place. Un coup d'oeil général sur le toit, c'est bon, c'est hors d'eau. Allez, retour sur ce bon plancher des vaches en se mouillant.
Puis, on va jeter un coup d'oeil dans le chai pour voir si tous les isolants sont en place. Ouf tout est bon et à sa place dans la cave. Quant à la vigne, tout va bien, seuls quelques plastiques se balladent dans les rangs. En pleine végétation, cela aurait été une autre histoire !
Maintenant, ce lundi soir, nous pensons aux personnes qui n'ont pas encore l'électricité, aux sylviculteurs désabusés, aux horticulteurs aux serres explosées, à ma famille de Barsac qui se prépare à une éventuelle crue de la Garonne pour compléter ce tableau noir.
Il faut avoir du courage pour affronter ces catastrophes naturelles qui, maintenant, se répêtent trop souvent. La faute à qui, à quoi !!! Seul l'avenir nous répondra !