Ne nous y trompons pas. Le discours «gauchi» de Nicolas Sarkozy devant les adhérents de l'UMP n'a qu'un but tactique : gêner encore un peu plus la Gauche et le Parti socialiste. Ne nous y trompons pas. Il va poursuivre sa politique de débauchage et il semble bien que des poissons sans vraie colonne vertébrale idéologique — et considéré finalement comme du menu fretin — soient prêts à se faire prendre dans les mailles du filet. Malek Boutih est mûr pour la trahison. Son interview donné au Parisien libéré est de ces textes volontairement excessifs écrits dans un seul but : plaire au prince qui nous gouverne. Gageons que le prince saura à qui il a affaire…
Tout y est : les clichés, les banalités, les agressions gratuites, l'attaque sur le passéisme (manque le musée d'Epinay) la volonté de nuire à Martine Aubry…Malek Boutih, dit-on, devait entrer dans le gouvernement lors du dernier remaniement mais sa proximité avec Julien Dray a empêché le pendule d'aller au bout de son mouvement. C'est dingue : les Fadela Amara (notre photo) les Malek Boutih, les potes d'SOS Racisme et de Ni putes ni soumises qui se réclamaient de la gauche sont tombés subitement à droite en découvrant les vertus du Sarkozysme. C'est du Besson tout craché avec son identité nationale, ses 26 000 reconduites à la frontière et son lapsus sur «l'invasion venue d'Afrique» : « Nicolas Sarkozy est l'homme de la situation. Je pense comme lui. » Où est le hic ? Sarkozy est de gauche ou Besson est de droite. Comme on connait le premier depuis 30 ans, on l'a jugé sur pièces et sur déclarations : Sarkozy n'est pas de gauche. Il singe la Gauche. Il marche sur les brisées de la Gauche. Jusqu'à quand ? Jusqu'où ? On aura un début de réponse jeudi. Les Français, dans la rue, lui diront qui il est, s'il ne le sait pas encore. Quant à Besson, il finira tôt ou tard, à la poubelle de l'histoire…