Ou la tentative d'un anglais d'éclater une société épars dans l'espoir que ses débris chutent avec grâce. Ses toiles une fois recomposées ressassent les thèmes récurrents des créations londoniennes contemporaines : la peur corruptrice du lendemain (de Clash à Danny Boyle, les exemples ne manquent pas), l'amertume faite prétention ; traduits ici en regards fuyants, lignes étranglées et couleurs dolentes. Celle-ci par exemple s'intitule A Complex, interrelated problem advances on a girl in San Francisco.
Incandescent. Détail : la menace est un aplat de bustes décapités, de décolletés et de silhouettes difformées sur fond de bannières (d'oriflammes ?) étoilées en décomposition. La jeune fille a la vue entravée par une main et ses fesses, son cul est devant. L'iconographie forte n'embête pas, elle dérange.
L'artiste poursuit sa démarche treize peintures durant, éclaircissant par exemple les artères de la métropole d'un blanc séminal, éventuellement, stérile probablement, laiteux comme le vomi d'un penseur nourisson sans doute. C'est le moment de lancer Untrue ; dès lors la biographie de Björk publiée je me lancerai dans une chronique approfondie de cet album, simplement au nom de tout ce qu'il raconte en cliquetant. En attendant :
A Monster In The Sky of Brighton Beach
A Girl at the Edge of a Pool Attempts to See Her Future
An Ingénue is Lost In The Woods (Policeman, Policeman, come quickly)
Cette hésitation commune et constante entre révolte profonde et puritanisme consciencieux commence toutefois à me taper sur le système, je vais me faire un café. Le prochain article montrera des gosses en train de pisser.