Un petit travail universitaire autour des contributeurs individuels et des Groupes d'Utilisateurs Linux (GUL).
Les contributeurs individuels sont la base de l'open source. Ils représentent le cœur du mouvement libre car ils participent activement à son évolution et au développement des applications via des communautés ou des GUL. Cette population des développeurs est difficile à évaluer car les projets open source sont nombreux et plus ou moins en activité.
Une des façons de les dénombrer consiste à évaluer le nombre de contributeurs présents sur les plateformes de développement dont la plus connue est SourceForge.net . Ces forges sont des lieux où les contributeurs mutualisent leurs efforts pour créer ou implémenter des logiciels libres en projet. L'étude Merit a proposé une répartition géographique des contributeurs à partir d'une base de données de 86 873 projets hébergés sur SourceForge.net. Elle dénombre 1,1 millions de contributeurs au niveau mondial mais seul 50 000 d'entre eux participent activement au dépôt de code source.
A partir du rapport Merit, on peut voir que les développeurs se répartissent en majorité sur deux continents, le continent américain avec les États-Unis et le Canada et le continent européen avec la Communauté Européenne des 25. Nous pouvons constater sur cette répartition que les européens ont dépassé les américains en contributions actives même s'ils sont en dessous dans la population globale des contributeurs.
Au delà même du rapport de force des contributeurs en fonction de leurs répartitions géographiques, l'intérêt de cette étude est qu'elle permet de quantifier le nombre de contributeurs, 1,1 millions, sachant que ce chiffre ne rend compte que d'une partie de la réalité. A cette population, il faut aussi ajouter les membres de la communauté du libre qui participent à l'évolution des logiciels, à leur diffusion, à leur amélioration mais sans « toucher » directement au code. Ces acteurs actifs de la communauté du libre se retrouvent au sein des GUL où ils peuvent côtoyer les contributeurs.
Ces membres sont les premiers utilisateurs des logiciels libres et leur proximité avec les développeurs permet un mode de production “user/self-manufacturers” (von Hippel, 2007) où les développeurs entretiennent une échange important avec les utilisateurs voir sont, pour la plupart, directement des utilisateurs de l'application qu'ils développent.
Les GUL sont organisés localement, on peut considérer qu'ils se décomposent en deux catégories ayant des objectifs distincts:
- Tout d'abord le GUL hackers, où se retrouvent des passionnés qui échangent sur des considérations techniques et se concentrent souvent sur des problématique liées à l'utilisation de Linux à travers l'une de ses distributions.
- Des GUL plutôt orientés promotion des logiciels libres, GULL, qui proposent des install party6, organisent des journées logiciels libres7 et participent à divers évènements liés au mouvement du libre ( « Libre en fête », « Journée Art libre »). Au sein de ces derniers il est courant de trouver des entreprises qui adhèrent à ces associations dans lesquelles elles trouvent un bon moyen de communiquer vers les clients potentiels et de participer aux évènements à destination des professionnels.
Il existe aussi des associations nationales qui ont vocation à promouvoir le libre auprès des collectivités, de l'Etat mais aussi de défendre les valeurs du libre au sein de la société. La principale est l'April qui est une association qui a pour but la promotion et la défense du logiciel libre. L'April est proche de la Free software Foundation (FSF) et traduit les différents textes de la FSF en français. La FSF France représente l'émanation de la FSF, elle est en lien étroit avec l'April. On trouve aussi l'AFUL, Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres, qui travaillent au niveau francophone pour promouvoir et défendre les logiciels libres.
Pour en savoir + sur l'importance des contributeurs individuels: Rapport Merit: Rishab Aiyer Ghosh, MERIT, 2006, « Study on the: Economic impact of open source software on innovation and the competitiveness of the Information and Communication Technologies (ICT) sector in the EU »