S’il y a un endroit où il ne fallait pas aller en villégiature, ce week-end, c’était bien le Pays Basque…
Oui, vous avez deviné, c’est justement là où je me trouvais, voyage prévu depuis des semaines.
En arrivant, vendredi vers 20 heures, tout était calme. Comme avant la tempête, me direz-vous. Peut-être. Sûrement, même. L’amateur de fin de semaine à la campagne répugne à prendre au sérieux la moindre prévision et encore moins lorsqu’elle est alarmiste. Un vent qui se lève à 4 heures du matin n’a aucune chance de me réveiller, pensais-je, je suis une fille de l’île de Ré, tout de même.
Quand on a commencé à entendre le craquement des arbres qui s’abattaient sur les maisons alentour, on s’est dit que finalement, ces gens de la météo n’avaient peut-être pas tort. Voyons voir, aurait dit ma grand-mère. Mais de lumière, point. Les premiers à rendre l’âme avait naturellement été les fils électriques, suivis de près par ceux du téléphone, puis par les (célèbres) catainers de la SNCF, les antennes-relais des réseaux GSM, le tout sur fond de tuiles volant bas et
Le jour qui, quoi qu’il advienne, finit toujours par se lever, nous révéla l’étendue du désastre. Outre la serre du voisin, dont la bâche plastique battait la chamade, le désespoir-du-singe du coin de la rue, trop sec pour résister aux bourrasques, n’était plus qu’un souvenir. Près de l’église, un grand chêne avait creusé une saignée au milieu des maisons neuves et le grand manoir vide ne devait sa façade sauve qu’aux 50 mètres de pelouse qui le séparaient du cèdre du Liban, dont les branches carressaient désormais le perron. Le sifflement des rafales, le grincement des troncs en souffrance, le claquement sec de tuiles se pulvérisant sur la chaussée concouraient à glacer les coeurs. Les habitants les plus téméraires surveillaient la catastrophe derrière leurs persiennes closes, sombres silhouettes dans ce matin blafard.
Il fallut attendre des heures que le vent s’apaise, bientôt remplacé par la pluie. La radio qui, toute la matinée, avait