Dans le glacial Musée Archéologique de Naples, on va d’abord admirer les fresques et mosaïques de Pompéi et les statues d’Herculanum (celles de la Villa des Papyrus dans une exposition spéciale jusqu’au 13 avril). Ces deux Athlètes (qui avaient été ‘mis en scène’ de manière inquiétante ici) sont là dans leur beauté originelle, s’élançant avec grâce vers le but de leur course; leur déséquilibre vers l’avant donne une sensation de vitesse rarement vue dans la statuaire antique.
Le Pseudo-Sénèque est un homme âgé, triste, d’un rare réalisme. Son visages est marqué par l’âge, ses cheveux sont défaits, sa barbe effilochée, négligée presque. Il n’a plus rien de la sereine beauté antique, mais est néanmoins empreint d’une noblesse spirituelle intemporelle.
La collection Farnèse comprend des chefs d’oeuvre bien connus, Taureau, Hercule et Vénus callipyge et aussi cette Artémis d’Ephèse, déesse aux seins innombrables, nourricière à la peau noire, coiffée de murailles, symbole de vie et de renaissance.
Aussi ce sarcophage de Prométhée dans une allée venteuse, aux formes aériennes : ce détail montre la création de l’home à partir d’une motte d’argile. La finesse des traits est étonnante.
Mais c’est ensuite au Cabinet Secret que l’on poursuit la visite. Collection censurée sous les Bourbons, entr’ouverte ensuite, mais uniquement sur autorisation, ouverte enfin au public en 1976, mais aussitôt refermée pour d’hypocrites travaux, cet ensemble d’oeuvres érotqiues n’est visible que depuis 2005. Quelques pièces avaient été montrées à Londres ici. Pas de quoi fouetter un chat, pourtant : quelques pénis ailés qui tintinnabulent, quelques fresques éducatives détaillant les positions possibles aux clients d’un lupanar, une athlétique Venus pendula et, plus dérangeant, Pan besognant une chèvre qui le regarde langoureusement.