Alors que le projet coûteux du tourisme spatial est en phase d’être réalisé, dès la fin des années 80, The Orb s’organisait déjà à proposer des voyages similaires pour le prix d’un disque. Né de la collaboration de Jimmy Cauty et Alex Paterson, le projet est récupéré par ce dernier qui veut éviter de passer pour le side project de KLF, l’autre groupe de Cauty dont la popularité ne cesse de grandir. Depuis, la structure de The Orb intègre des périodiquement de nouveaux profils. Trash, qui succède ainsi à Kris Wetson, sera lui-même remplacé par Andy Hughes, Andy Falconer, Steve Hillage, ou Thomas Fehlman, l’autre pilier de cette formation à géométrie variable et fondateur du label allemand Teutonic Beats. On le retrouve d’ailleurs sur la première composition de l’album. Dérivées de l’acid house, leurs productions s’inspirent des canons rock et électronique progressif des années 70-80 (Pink Floyd, Tangerine Dream, Kraftwerk,…), et de Brian Eno, qui exerce une forte influence sur Paterson. Ils font un tabac dans les salles de chill out des clubs londoniens et les journalistes s’étonnent de voir un album de rock progressif créer autant d’engouement autour de lui.
Alliage de rythmes drum and bass, du velours des claviers et de l’ondulation des lignes de synthés, The Orb multiplie suffisamment ses matériaux ce qui écarte toute sensation de déjà-vu. Endurance et maîtrise du souffle sont des qualités maîtrisées par le duo. Alors que "Towers Of Dub" laisse place à un dub bourdonnant où se détachent les improvisations d’un harmonica qui semble répondre aux aboiements de chiens pendant plus d’un quart d’heure, "Close Encounters" et "Majestic" ne descendent pas en dessous de la barre des 10mn. Techno vrillée et corrosive pour le premier, le deuxième track file comme une comète qui traîne derrière elle une longue chevelure de gaz synthétique et une queue formée de poussières de sonorités pétillantes. Totalement futuriste, l’album est doté d’un artwork réalisé par le groupe de graphistes The Designer Republic, notamment réputé pour ses pochettes effectuées pour le label d’electronica anglais Warp.
En bref : Cette relique figée hors du temps, inclassable, témoigne de l’incroyable richesse des compositions électroniques de ce début des années 90’, entre excursion audio-visuelle et délire cosmique. Un voyage cérébral.
Le site et le MySpace du groupe.
"U.F.Orb"
"Blue Room" (dans une version réduite de 3mn)