Abdellah Guennoun (né en 1908 à Fès, décédé le 9 juillet 1989 à Tanger.
Il fut un des plus grand érudits du XXème Siècle au Maroc. Il fut à la fois,
théologien, responsable politique, historien, écrivain, poète, militant nationaliste et associatif, fondateur d'écoles, d'instituts d'études et de bibliothèques, membre des plus hautes instances
marocaines et toujours distant du pouvoir. Abdallah Guennoun demeure une des personnalités les plus emblématiques
de Tanger au XXème siècle. Personnalité méconnue du grand public, il a joué un rôle important dans la vie politique et intellectuelle de sa ville natale et de son pays. Sidi Abdellah
Guennoun illustre, entre autre, l'autre culture, l'école libre musulmane.
A l'âge de 6 ans, il apprend à lire et à écrire et reçoit une éducation de base scientifique,
théologique, sociales et humaines auprès des érudits de Tanger. Génie précoce, il compose des poèmes, publie des articles tout en se consacrant à la lecture des chef-d'œuvres de la
littérature occidentale traduite en arabe.
Essayiste de grande ampleur, il publia entre 1927 et 1928 une monographie d'un Maroc patriotique intitulée " An Nubûgh Al Maghribi " (Le Génie Marocain) où il met en valeur l'excellence de la pensée et de la littérature marocaines. Il a été membre des plus grandes universités arabes : Le Caire, Damas, Bagdad, Amman.
S'il s'est approché du pouvoir pour servir la cause nationale, Abdellah Guennoun s'est toujours méfié des excès de tous les pouvoirs qu'il soient politiques ou religieux.
De tels hommes sont rares. Ils ne sont jamais cités en exemple par ceux qui aspirent à exercer une quelconque autorité sur les autres. A l'indépendance du Maroc, il devint Gouverneur de la ville
de Tanger.
Il a été un passeur, un honnête homme reflétant par sa vie le rôle de Tanger. Un entre-deux mondes, terroir fertile d'intellectuels se nourrissant du dialogues des cultures qui la traversent
depuis toujours, sans jamais renier leur authenticité.
Il meurt le 9 juillet 1989, à Tanger où il est enterré au cimetière Al Moujahiddine de Tanger.