Je n’en ai pas la moindre idée, mais une chose est certaine, c’est que le petit Michelito Lagravère, un gamin franco-mexicain âgé de 11 ans, qui en est déjà à plus de 60 victimes à quatre pattes, a dû avoir le temps d’y réfléchir puisqu’il a commencé sa carrière à l’âge de … 6 ans. À moins que sa célébrité dans le monde de ceux qui trouvent agréable, élégant, gracieux et tellement «etno-culturel» le fait de jouer avec la vie et la mort d’un animal l’ait grisé à un point tel qu’il l’a prise pour une absolution morale de ses crimes.
Parce qu’il faut bien le dire, qu’il le veuille ou non, que les aficionados le veuillent ou non, que les traditions le veuillent ou non, ce gamin exécute froidement, mais après un tsunami de souffrances, des animaux pour son plaisir, sa gloire et les vivats et l’admiration d’une foule en délire qui se délecte de ce spectacle ignoble et du supposé courage de l’enfant.
Le pire dans cette histoire est que les parents du boucher en culottes courtes, pardon en habit de paillettes, accusent les associations anti-corrida d’instrumentaliser le gamin pour lutter contre cette pratique digne du Moyen Âge. Il paraîtrait que le petit ange est volontaire et que ce n’est pas son père – un ancien toréador – qui le pousse.
Quel culot ! Comme si un gamin de 6 ans pouvait décider de commencer à se «battre» avec la bête sans un appui paternel et maternel indéfectible ! Comme si a 11 ans, il pouvait décider sans les encouragements – et l’argent – parentaux de se payer un billet d’avion et se rendre en Arles pour y estourbir des bovidés. Croire ça, c’est vouloir nous faire prendre des boeufs pour des toros, d’autant que la maman du chérubin est directrice des arènes de Merida, théâtre du dernier un exploit en date du surdoué : trucider 6 toros dans l’après-midi du samedi 24 janvier.
Et si ses parents avaient raison ?
Peut-être que le morveux, qui a encore l’âge d’être privé de dessert et de télé quand il fait une bêtise, qui est encore assez immature pour arracher les moustaches du chat et se prendre une bonne engueulade, peut-être que le pas gentil petit monstre y prend un grand plaisir. C’est en tout cas ce que laissent penser ses déclarations à l’AFP hier : «Je suis heureux d’avoir obtenu un tel triomphe.» Et encore heureux que son père l’ait dissuadé de s’en prendre au septième animal qui était en réserve pour le «cas où».
Tous comptes faits, peut-être que l’angelot est déjà devenu une bête féroce dont le cerveau est embrumé par les effluves de sang.
Michelito tu es un sale gosse !
- Crédit image : photographie empruntée sans aucun remord à Terres taurines.