Je voulais revenir sur cet article lu sur Rue89 et sur ce qui suit cette semaine concernant les sanctions qu’encourent des maîtres d’école pour désobéissance.
J’avais déjà lu des articles sur la désobéissance affichée par des instits et des directeurs d’école concernant les directives de l’Education Nationale, notamment chez Gaël : lettre de désobéissance et sanction.
Cela se passe dans les BDR, une institutrice, ayant signé comme bon nombre de ses collègues du département cette lettre de désobéissance, début décembre, a été sanctionnée par sa hiérarchie et pour le moment, c’est bien la seule du département, pour avoir refusé d’obéir lui signifiant un “manquement caractérisé” à “ses obligations de service”.
Texte joint de ce qu’elle a reçu : “Je vous informe que votre salaire sera amputé pour service non fait, depuis le 9 décembre et pour tous les jours au cours desquels ce même constat sera effectué.
Je vous précise que de plus vous vous êtes ainsi exposée aux sanctions disciplinaires prévues par les textes et que je ne manquerai pas d’appliquer à votre encontre”. On lui reproche de ne pas avoir mis en place la procédure de soutien. Je rappelle que cette procédure est difficile à réaliser : il faut au moins deux enfants (pour éviter les suspicions de pédophilie), tous dans une classe n’ont pas besoin de soutien, ce soutien est souvent mis en place entre midi et 2 empêchant les enfants de profiter de leur repas à la cantine et de décompresser. C’est l’école non stop. A force, au lieu de recevoir du soutien, ils vont prendre l’école en horreur.
Voici la mise en garde de l’inspection des BDR :
“Quelques enseignants ont jugé utile de me faire parvenir des courriers par lesquels ils affirment s’affranchir de la mise en œuvre des textes officiels qui régissent le fonctionnement de l’éducation nationale. (…)
“Je tiens à rappeler en effet qu’aucun fonctionnaire n’a la faculté de définir les tâches qu’il souhaite accomplir et celles dont il ne veut pas s’acquitter. Il est tenu de mettre en œuvre l’ensemble des missions qui sont contenues dans les textes définissant son service.
“La non exécution de tout ou partie de ces missions s’assimile donc à un service non fait qui, outre des retraits sur salaire, peut se traduire également par des sanctions disciplinaires.”
Cette institutrice médiatise maintenant cette sanction et on la comprend. Voici sa réponse :
“La brutalité de la sanction ouvrira sans doute les yeux à beaucoup sur la nature du gouvernement qui gère actuellement la société via les petits chefs hiérarchiques. Les parents sont scandalisés!
Bien que désagréables, ces nouvelles n’entament en rien ma détermination à poursuivre le mouvement en le médiatisant maintenant au maximum.” Elle estime qu’il ne faut pas lâcher prise et se battre. “Si nous le faisions, il n’y aurait plus rien pour arrêter le rouleau compresseur qui accomplirait son oeuvre de destruction de l’école publique jusqu’au bout et plus largement des services publics.”
Elle a été soutenue par ses collègues qui lui ont remis une enveloppe et en date du 17 décembre, un dépôt d’autres lettres de désobéissance devait être fait.
L’éducation était mobilisée ici pour dénoncer les réformes du gouvernement, des veillées dans les écoles, des manifestations pour soutenir élèves et professeurs ont eu lieu. Les parents se sont joints à ces veillées et ces défilés, ce qui, à mon sens, est normal. L’Education nationale est en piteux état depuis de nombreuses années et ce n’est pas un ministre, sous la botte du Président, méprisant ses interlocuteurs, qui va gagner le respect d’autrui.
Face à tout ça, il faut soutenir les enseignants car nombreux le méritent, même si j’ai critiqué dernièrement certains professeurs de ma fille. Je pense avant tout à la fonction première de l’école qui est d’instruire et non d’éduquer les enfants. Les enfants doivent trouver le soutien nécessaire, mais que cela ne se traduise pas par des heures à n’en plus finir, sinon ils ne comprendront rien.
Autre nouvelle apprise, outre les RASED qui doivent être supprimés, il en est de même des CIO, les conseillers d’orientation devraient très prochainement disparaitre et les professeurs seraient chargés de faire l’orientation.
Suite aux évals CM2, certains maîtres ont refusé de les faire passer car elles ne sont pas conformes à ce qui a été appris jusqu’au jour dit et que la réussite ne serait pas à l’ordre du jour.
La désobéissance a commencé en province pour gagner l’Ile de France, elle commence à se généraliser en France pour la non-mise en pratique de certaines mesures, notamment concernant le soutien, car impossible à mettre en place.
La sanction encourue est le non-paiement de salaire.
Il faut que les maîtres d’écoles puissent trouver un soutien auprès des parents, en expliquant comme ils l’ont fait à la fin de l’année 2008 en faisant des veillées dans les classes, des manifestations en dehors des heures de classe tout ce qui ne va pas au sein de l’Education et que cela ne va pas aller en s’améliorant.