Un film sur la vie d’Ernesto Guevara surnommé le Che déchaîne forcément les passions et exaspèrent au plus haut point les attentes. Vouloir résumer en deux parties la vie complexe du révolutionnaire mythique est ambitieux ou complétement déraisonnable c’est selon. A ce titre les amoureux de la précision historique feront semblant de n’avoir rien vu et essayeront de ne pas sourciller car l’essentiel est là.
Côté rayon cinéma, bien sûr il y a cette incarnation bluffante de Benicio Del Toro qui incarne avec conviction et fougue une des figures les plus marquantes du XXième siècle. Médecin, proche du peuple et militaire hors pair, ce désir de faire bouger les choses par la révolution et de s’opposer au système capitaliste notamment américain aura laissé des traces profondes dans toutes les couches de la société et jusqu’en dans l’inconscient collectif.
Fallait-il pour autant disserter pendant plus d’une heure et au milieu des combats sur les élans patriotiques du peuple et des soldats guidés par la noble cause - plus efficace qu’une armée beaucoup plus nombreuse ?
Fallait-il gommer toute l’idéologie marxiste qui a été le pilier de la lutte armée du Che ? Les mouvements de liesse populaire criant Viva la revolution ! n’apparaissent plus alors comme naturels ou spontanés.
On comprend aisément où veut en venir le réalisateur, pour tout vous dire on le voit même venir avec ses gros sabots à des kilomètres. De grâce comandante Soderbergh vous avez par le passé fait mieux… bien mieux !