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Toulouse, l'arbre qui cache le désert ?

Publié le 25 janvier 2009 par Ansolo
Blog de antoine-rugby :Renvoi aux 22, Toulouse, l'arbre qui cache le désert ?

On craignait une grosse déconvenue, pour ne pas dire plus, à l'issue de cette ultime journée des phases de poule de HCup. Pensez que la France risquait de ne qualifier aucune équipe pour les quart-de-finales de la compétition.

Et cela n'a été évité que d'un cheveu. Le match nul de Toulouse à Bath, combiné à la victoire (presque surprise, reconnaissons-le) de Castres face aux Wasps, permet aux joueurs de Guy Novès de se qualifier pour les quarts en qualité de meilleur deuxième. Pas très glorieux. C'est d'ailleurs la première fois que la France ne qualifie qu'un représentant en quarts...

Passons rapidement sur le match Bath - Toulouse. L'hôte anglais portait bien son nom aujourd'hui : les rouge-et-noir ont eu droit à un bon bain de boue. Excellent pour la peau, sans doute, mais beaucoup moins pour le jeu. Les deux équipes ont multiplié les coups de pied et l'équipe Anglaise a pratiqué une politique des petits tas qui lui a permis de contenir les velléités Toulousaines. Au passage, on note que la réussite au pied de Jean-Baptiste Elissalde est mal en point actuellement. Encore 15 points d'oublié en cours de route. Au final, le score nul (3-3) correspond assez bien à la physionomie générale de la rencontre.

Malgré les victoires de Perpignan, Paris, Biarritz et Castres lors de cette ultime journée, seul le Stade Toulousain défendra les chances françaises en quart. Ce sera contre Cardiff, peut-être au Millénium.

On se rassurera comme on peut  en rappelant qu'en 2007-2008, le Munster était le seul représentant Irlandais en phase finale et que cela ne l'a pas empêché de remporter la Coupe après un quart et une demie disputés à l'extérieur.

Mais avouons-le, il n'y a pas de quoi être fier des performances Françaises cette saison. Un seul représentant en quart pour sept participants, le ratio est trop faible pour ne pas se poser la question de la situation du rugby hexagonal. Celle-ci n'est pas brillante. Faut-il pour autant  lâcher le mot de "crise" ?

Si l'on regarde le jeu proposé, les résultats obtenus dans les confrontations avec les ténors européens, force est de constater la faiblesse du niveau de jeu des clubs Français et son irrégularité. Pas une équipe qui ne soit pas passé à travers un match. Et à ce niveau, cela pardonne difficilement. Quant à la physionomie des rencontres, elles ont souvent été marquées par une pauvreté offensive caractérisée, conjuguée à un manque de réussite au pied comme à la main. Ajoutons à cela d'étonnantes lacunes physiques et vous obtenez le résultat d'aujourd'hui.

Paradoxalement, on pouvait penser que l'afflux de joueurs étrangers dans le Top14 valoriserait le niveau des clubs au détriment de celui de l'équipe de France. A l'heure actuelle, il semblerait que le XV tricolore pâtisse effectivement quelque peu de la situation, sans qu'on puisse valablement affirmer que les clubs de l'hexagone brillent par leur efficacité grâce à leur recrutement à l'international.

Peut-être est-il possible d'avancer quelques raisons à cet échec du rugby tricolore, sans prétendre faire le tour de la question.

En premier lieu, on peut estimer que les joueurs étrangers n'ont pas apporté le surcroit de talent qui aurait apporté un avantage aux clubs Frnaçais par rapport à leurs adversaires. Car tous n'ont pas l'abattage d'un Byron Kelleher. Leur seul avantage est de coûter moins cher qu'un joueur Français. En contrepartie, pas sûr qu'ils contribuent aussi efficacement à l'homogénéité d'une équipe ou développe un amour exacerbé de leur maillot, de celui qui vous fait vous accrocher pour arracher un point de bonus ou éviter un essai à votre équipe...

Autre facteur d'explication, le format du championnat. Depuis le passage au Top14, pas une équipe n'a remporté la H Cup. On peut y voir une coïncidence (après tout le Stade Toulousain n'est pas passé loin l'année dernière). Mais il s'agit plus sûrement d'une conséquence : le calendrier impose des cadences difficiles à gérer. De surcroît, la rétrogradation de deux clubs en fin de saison a pour effet de crisper les rencontres et de pousser les équipes à pratiquer un jeu restrictif. Enfin, le différentiel de niveau entre les quatre ou cinq clubs du haut de tableau et le reste des équipes ne permet pas d'avoir un championnat homogène qui permettrait de hausser la qualité du jeu hexagonal et, partant, sa compétitivité au plan européen.

On peut se poser également la question du professionnalisme des clubs. Comment expliquer que dix ans après le passage à un rubgy professionnel, les joueurs Français qui évoluent en Angleterre continuent de pointer le retard des clubs tricolore dans de nombreux domaines en rapport avec l'environnement des équipes, leur préparation et leurs conditions d'entrainement ? Il conviendrait de poser la question des priorités au sein des structures professionnelles Françaises : quid des infrastructures, des méthodes d'entrainement et de l'encadrement. Sans parler des (mauvaises) habitudes des joueurs Français. Est-il acceptable, par exemple, qu'un Mathieu Bastareaud, postulant à l'équipe de France, puisse continuer à fréquenter (de son propre aveu) les fast-food ?

On suivra de près les performances Toulousaines lors du quart de finale qui se tiendra chez des Gallois de Cardiff invaincus cette saison dans la compétition. En espérant un résultat favorable.

Et on espère que les piètres résultats des autres clubs poussera l'ensemble du rugby Français à se remettre en cause.


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