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Ah ! j'ai bien de la peine pour vous ! Vous aurez 54 ans le 28 janvier mais votre anniversaire sera terni par la contrariété qui vous ronge. Il y a ce géant
américain qui vous vole la vedette avec son verbe enchanteur et sa droiture morale. Si au moins vous étiez encore président de l'Union européenne, vous pourriez tenter de reprendre l'avantage.
Las ! Les institutions sont bien cruelles. Et puis voilà les éléments qui s'en mêlent aussi. Aucun arbre déraciné que vous venez de tancer dans notre sud ouest ravagé par la tempête n'a accepté
de s'excuser auprès des citoyens. Vous trépignez, vous retenez vos larmes et vous vous enfermez dans votre chambre avec vos albums à colorier. C'est que vous êtes si fragile, si petit encore. Un
peu de lecture saurait vous faire grandir mais vous avez du mal avec les lettres. Un journaliste du nouvel observateur vous prend d'ailleurs en pitié et propose aux Français de vous offrir des
livres, des bons et vrais livres de littérature. Moi, comme vous avez rogné mon pouvoir d'achat, je n'ai pas les moyens d'un cadeau. Aussi me contenterai-je de quelques conseils de lecture. Vous
savez, les gens qui n'accèdent pas à la littérature sont comme amputés par l'ignorance. C'est peut-être pour ça que votre épaule parfois se démet.
Voici ma liste :
Premier amour de Sandor Marai
La route de Mc Carty
Le coeur cousu de Carole Martinez...
J'aurais bien d'autres titres à vous proposer mais je ne veux pas vous effrayer. Vous pourriez faire des cauchemars et le moral des Français s'en ressentirait. Surtout si Carla en venait à faire
chambre à part. Il ne vous resterait plus que Clavier ou Tapie pour vous apaiser. Et ce n'est pas avec eux que vous deviendrez lecteur. Que peut-on attendre de trissottins qui font de l'ignorance
une vertu ?