Hormis la chaux qui est facilement obtenue à partir de la combustion du calcaire environnant, ni la silice ni la soude ne se trouvent dans le milieu naturel du Causse de l'Hortus. Il fallait donc faire venir ces composants à dos de mulets des régions avoisinantes. La silice était obtenue à partir de galets de quartz que l'on ramassaient dans les lits du Gardon mais surtout de l'Hérault distant d'une dizaine de kilomètres. Pour en extraire la silice, les galets étaient "étonnés", c'est à dire cuits à haute température puis plongés dans l'eau. La soude provenait de plantes sauvages poussant sur le littoral. La combustion de la salicorne et les diverses espèces de soude formaient une "brique" qui était généralement transportée par les marchands de verres lorsqu'ils venaient chercher leur livraison à la verrerie.
Avant le raffinage et le soufflage du verre, il était nécessaire d'effectuer une première fusion de la pâte dans un four spécial appelé "carcaise". Cette pâte, la fritte, était ensuite concassée puis mise à recuire dans des creusets jusqu'à 1 400 ° C.
Les maîtres souffleurs, aidés de "gamins", prélevaient dans les creusets une petite quantité de verre en fusion à l'aide de longues cannes et soufflaient une paraison après l'avoir égalisée sur une pierre plate faisant office de marbre. A la forme soufflée sont rajoutés des anses, pieds, bec verseur ainsi que des éléments décoratifs comme des gouttes, des filaments, des résilles qui constituent l'objet fini. Immédiatement après leur réalisation, les objets sont mis dans un four de recuissons où ils vont progressivement s'abaisser en température.