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Des éléphants de mer au service des scientifiques français

Publié le 25 janvier 2009 par Benjamin Tolman
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Îles Kerguelen, France - Des chercheurs français du CNRS, sous la direction de Christophe Guinet, ont équipé des éléphants de mer des îles Kerguelen de balises Argos afin de déterminer pourquoi certaines populations de ces phoques, les plus grands de la planète, continuaient à décliner malgré l'arrêt de la chasse dans les années 60.

Pour apporter des réponses à ces questions, des éléphants de mer du sud (Mirounga leonina) ont été équipés d’une nouvelle génération de balises Argos, développée par le Sea Mammal Research Unit. Cette nouvelle balise permet le suivi des trajets en mer des animaux mais aussi la mesure et la transmission en temps réel de données de température et de salinité mesurées au cours des plongées profondes effectuées par ces animaux.

Les éléphants de mer sont ainsi devenus de précieux auxiliaires pour les océanographes, rendant possible l’étude de l’hydrologie de l’océan Austral, avec des résolutions spatiales et temporelles jamais atteintes.

Entre 2004 et 2006, 85 éléphants de mer ont ainsi été capturés et équipés de balises à Kerguelen, Macquarie, en Géorgie du Sud et en péninsule Antarctique. L'étude, initiée par des biologistes marins, a suscité l’intérêt de plusieurs océanographes, désireux de récolter une information continue et de qualité sur l'océan Austral. En plus des mesures de température et de salinité fournies par les balises, les données récoltées contribuent en effet également à l’observation et au suivi du réchauffement à moyen terme de cet océan.

De retour à terre, après huit mois passés en mer, les animaux ont été capturés à nouveau pour leur retirer les balises (s'ils ne sont pas recapturés, les animaux perdent les balises naturellement lors de leur mue) et effectuer divers prélèvements et mesures comparés à ceux effectués lors de la première capture. 

Cette opération a permis aux chercheurs de recueillir, grâce aux nouvelles technologies, des informations précieuses sur le climat, les courants marins, les échanges océan-atmosphère... Dans l'océan Austral.

Un lien entre le déclin de certaines populations d'éléphants de mer et les changements atmosphériques et océanographiques a également pu être dégagé. En effet, un réchauffement de l'océan Austral associé à une diminution de près de 25 % de l’étendue de la banquise a été décrit, avec pour conséquence une diminution du stock de krill, nourriture à la base de la plupart des réseaux trophiques antarctiques. Les larves de krill sont en effet particulièrement vulnérables aux variations d’étendue de la banquise, car les algues des glaces dont elles se nourrissent principalement se développent sous la banquise.

Ainsi, moins la banquise est étendue, moins il y a d’algues et donc, de krill. Les stocks de poissons et de calmars, proies dont dépendent les éléphants de mer de Kerguelen et de Macquarie affectées par cette diminution, ont à leur tour décliné avec pour effet direct une chute du taux de survie des adultes, mais aussi un effet indirect sur la masse corporelle des jeunes au sevrage, réduisant leur taux de survie.

Voir les photos : 

http://www.maxisciences.com/%e9l%e9phant-de-mer/equipes-de-balises-ces-elephants-de-mer-ont-aide-biologistes-et-oceanographes_art706.html


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