Les matins d'eugenie

«  ndiyam so  rufii, boftotaako » «l’eau versée ne se ramasse plus ».

 Poollel Mariama (Tourterelle d'Afrique)

Je ne sais pas  pour vous, mais chez moi,  le doux prénom d’Eugénie me fait penser à celui d’Eugénie Grandet,  et « Les Matins d Eugénie », m’évoque l’ air de « La Petite maison dans la prairie ».      
 Non, Eugénie n’est pas l’héroïne de Balzac brodant et tricotant en attendant sagement son  amour futur, le traitre de Charles.  Eugenie, c’est une journaliste vedette des temps modernes d’une radio africaine numéro un.
Elle n’est pas installée dans une petite maison dans la prairie où ruminent et baillent des vaches, mais dans tout un continent. Elle trône au moins sur un continent entier. Des oreilles s’y tendent et l’écoutent tous les matins de la semaine.
  On ne  s’adresse pas à quelques auditeurs  limités à un village comme  Bababe Loti. On n’y écrit pas. On parle dans un temps très court. On ne dispose pas de feuilles, ni crayon, ni gomme pour effacer ses fautes, pour raturer,  y verser quelques idées sur lesquelles on retravaillera jusqu'à trouver le bon mot, la bonne formule, la phrase adéquate, juste. On n’a pas le temps de laisser mijoter,  de censurer, de fermenter pendant des jours, des semaines, d’y revenir ou de renoncer.
Chez Eugénie on parle concentré, condensé et surtout on s’adresse à des milliers et des milliers d’auditeurs éparpillés dans les continents.
Si vous ratez votre entretien, c’est comme disent les peuls : «  ndiyam so  rufii, boftotaako » «l’eau versée ne se ramasse plus ».
Tout ça pour vous raconter que j’ai versé des mots que je ne pouvais plus retirer dans une émission intitulée « Les Matins d’Eugénie, « Un africain dans le monde », une émission animée par Eugénie  DIECKY. 

Ma langue a été un peu « longue », et j’ai voulu retirer certaines longueurs dans les 10 minutes qui m’étaient accordées, hélas ce n’était plus possible. C’était pour parler du blog Bababe Loti. Eh bien ce n’était pas du tout réussi.
Si Bababe Loti  devait être de nouveau sollicité, il devra se faire représenter par une autre personne. J’ai eu l’impression d'avoir dit certaines choses que je devais taire certainement…  Mal à l'aise, j’ai eu de vraies sueurs froides. Je marchais sur la neige,  et  tenez-vous bien, je transpirais. !
 

 

J’aurais bien repris mes paroles transportées par le grand Echos d’ Afrique. Mais elles avaient déjà plané sur les continents.

J’ai espéré que les tourterelles de mon homonyme Mariama (poolel Mariama) rattraperaient  quelques une de mes paroles, mais ces chères messageres sont en voie de totale extinction et celles qui résistent n’ont plus de forces.

J’espère surtout que les gens auront retenu, le partage de la culture peule, le désert en trait d’union et…  
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 Eugénie, tu as fais de ton mieux, je t’assure moi aussi.   C'était ma manière de te dire Merci  et je te souhaite encore plein de doux matins ! 

Safi