’’Comment peut-on voir des gens engagés dans une facilitation pour trouver une sortie de crise se mettre ŕ rompre des relations avec une des parties ?’’, s’est-il interrogé dans un entretien diffusé samedi par la radio privée sénégalaise RFM. ‘’Techniquement et męme de façon rationnelle, ça n’a pas tellement de sens’’, a-t-il estimé.
’’La position de notre pays est juste, cela ne nous empęche pas d’ętre trčs ferme dans notre condamnation de l’agression contre Gaza’’, a-t-il souligné rappelant la déclaration du président Abdoulaye Wade, et les communiqués faits au nom du Sénégal et au nom de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) qu’il préside.
Dakar entretient trois types de relations avec Tel-Aviv, a rappelé M. Gadio citant les relations bilatérales ou diplomatiques entre deux pays, ainsi que la relation avec Israël, ŕ travers le Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, présidé par le Sénégal depuis 1975.
’’Nous les membres des Nations unies nous font confiance dans le travail que nous abattons au niveau de ce comité et tout le monde nous prend comme une voix engagée pour la Palestine, mais une voix de modération et de pondération qui aide ŕ trouver des solutions’’, a souligné le ministre. ‘’Israël aussi comprend notre position, de ce point de vue’’, a-t-il précisé.
A travers l’OCI, la deuxičme plus grande organisation universelle aprčs l’ONU, ‘’nous avons 62 Etats membres derričre nous, c’est une puissance’’, a-t-il signalé, pour évoquer l’importance du troisičme point de contact avec Israël, d’oů une solution du problčme de la Palestine peut passer.
’’Au lieu de mener ce travail-lŕ et les contacts que nous avons le Hamas et le Fatah (organisations politiques palestiniennes), ceux que nous avons avec la partie israélienne et la partie palestinienne, visant ŕ rapprocher et ŕ aider ŕ trouver une solution, comment peut-on voir des gens engagés dans une facilitation pour trouver une sortie de crise se mettre ŕ rompre des relations avec une des parties ?’’, a-t-il analysé.
Cheikh Tidiane Gadio a toutefois insisté sur la contribution du Sénégal dans le résultat obtenu ŕ l’issue de la tenue, ŕ Djedda du dernier conseil extraordinaire des ministres des Affaires étrangčres de l’OCI, sur la question de Gaza.
Il a noté le choix des beaucoup de pays membres de privilégier l’envoi d’une aide médicale et matérielle, entre autres, ŕ acheminer vers Gaza, au lieu de mettre des moyens ŕ l’organisation d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etat.
Le ministre sénégalais des Affaires étrangčres a en outre rappelé la décision de ses homologues de l’OCI de ‘’maintenir la pression aux Nations unies (sur Israël et ses alliés), en rapport avec l’Union africaine, la Ligue arabe et le Mouvement des non-alignés, pour effectivement aider les Palestiniens ŕ obtenir justice’’.
’’Pour l’instant, oui’’, a-t-il répondu ŕ la question de savoir si ‘’le monde islamique parle d’une seule voix’’. ‘’Dans l’OCI, je n’ai pas vu véritablement de divergence exprimée’’, a-t-il dit.
Il s’est gardé toutefois de commenter outre mesure ‘’les positions divergentes’’ notées au sein de la Ligue arabe, parce que n’étant pas membre de cette organisation. ’’C’est normal, les approches sont différentes’’, a-t-il consenti, diplomatiquement.
Mais, selon lui, ‘’il y une convergence de tous les pays du monde, musulmans ou chrétiens ou autres, que le peuple palestinien a trop souffert, il a souffert tant et plus qu’il est que temps de lui donner son Etat, de lui faire goűter aux délices de la paix, de l’éducation pour ses enfants, de la construction de ses infrastructures de santé et autres’’.
Tous ces pays, a-t-il indiqué conviennent par ailleurs en faveur des Palestiniens, de ‘’leur droit ŕ vivre tranquilles dans frontičres internationalement reconnues, du droit aussi d’Israël ŕ exister dans des frontičres reconnues, de vivre en paix. Tout le monde a droit ŕ la paix.’’