Homme libre Hans Arp ne veut pas mettre de frontière entre les gens, les pays, qu’ il traverse. Né en 1986 à Strasbourg, il est allemand et se prénomme Hans, il s’appellera Jean en 1926 lorsqu’il devient français. Avant d’être un sculpteur c’est d’abord un poète. Ses œuvres sont conçues pour se fondre dans la nature. Images joyeuses, ludiques, facétieuses, mais aussi dramatiques en raison de ses origines, déchiré entre deux cultures, il les raconte à travers son travail politique. Le processus de création est le fil conducteur de l’exposition.
L’ovale sous toutes ses formes, il l’étend, le divise, le peint,se l’approprie comme un processus génétique. Abstraction et surréalisme est la synthèse de cet artiste cosmopolite. Mais au terme d’abstraction il préfère celui d’ « art concret ». Il annonce, « nous voulons produire comme une plante qui produit un fruit et non pas reproduire. »
Il créé un véritable langage, l’ovale est d’une grande cohérence dans son art. Il laisse faire le hasard, soit il l’invente.
« Je suis né dans la nature, je suis né à Strasbourg, je suis né dans un nuage », avec l’alsacien Hans Peter Wilhelm Arp, le triple jeu de la langue marque son identité à l’ombre de la cathédrale.
C’est à Strasbourg qu’il participe à la transformation de l’Aubette, en collaboration avec sa femme Sophie Taeuber et avec l’artiste Theo van Doesburg. Travail considéré, comme la chapelle Sixtine de l’art moderne, car c’était l’implication de tous les principes de l’œuvre d’art totale.
C’est au cabaret Voltaire à Zurich, qu’il signe l’acte de naissance du mouvement Dada, avec Tristan Tsara. C’est là qu’il créé le « nombril du monde » « Dada est pour la nature et contre l’art » Mais aussi les cadavres exquis et toute la création Dada, les collages, les papiers déchirés reflet de l’actualité oppressante et dramatique.
Puis c’est Paris, puis Clamart Meudon, havre de paix où il séjourne avec l’amour de sa vie Sophie Trauber Arp, qu’il se met réellement à la sculpture.
Ces créations renvoient à des formes archaïques, intemporel, onirique, symbolique, inspiré par la nature (l’œuf, le nuage, le nombril, l’embryon) C’est une poésie personnelle, des collages en forme de poèmes, des poèmes enforme de collage, tout est cohérent. Il concilie, l’humain, la nature, les courbes géométriques, dans une belle harmonie. Cela aboutit à des formes biologiques mais aussi à un abécédaire secret, en quête d’origine primitive.
C’est ici que le terme concrétions prend toute sa signification.
Tantôt torse, tantôt vase, tantôt femme, tantôt animal, les formes arrondies, ondoyantes et fluides révèlent un univers épuré.
C’est au cimetière de Locarno, qu’il est enterré, la Villa Arp, foisonne de son abondante production(800 pièces) et certaines de ses créations prêtées, sont visibles à l’exposition de Strasbourg, comme la femme paysage, les 3 grâces, fruit de lune. la femme amphore,Ailleurs, des tables-forêts. Il mélange les règnes, les échelles, unit, dans ses ” constellations”.
Proche de Miro et de Klee, Arp a un imaginaire débordant, que l’on peut parcourir parmi les 180 objets, qu’expose le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, à l’occasion de son 10ieme anniversaire et ceci jusqu’au 15 février 2009.
photos 2 et 3 de l’auteur