Puis l'intrigue se met en place, lentement mais sûrement. On comprend que le héros a des ailes qui lui poussent dans le dos, qu'il cherche à se débarrasser de ces encombrants attributs, et que d'autres cherchent au contraire à les lui arracher pour en tirer un quelconque bénéfice commercial et/ou populaire. Le tout dans une sorte de cercle sans fin qui voit ce type se réveiller encore et encore, se rendre toujours dans le même tripot, et vivre une nouvelle aventure liée comme les précédentes à ces foutues ailes d'ange. Une spirale aussi noire que zinzin parfaitement adaptée au style Plympton, mais qui semble curieusement bridée par une certaine envie de maîtrise de la part d'un auteur peinant cette fois à laisser libre cours à ses envies.
Résultat : moins trash que d'habitude mais peut-être plus intéressant formellement, Des idiots et des anges a quelque chose d'un peu frustrant, mais semble en même temps signer le début d'une nouvelle phase pour cet artiste singulier qui finira peut-être un jour par raconter une histoire normale en partant d'un point A pour arriver à un point B. On ne souhaite pas du tout voir Plympton arriver à de telles extrémités ; en revanche, on peut nourrir l'espoir que ce film soit le chaînon manquant entre son cinéma hyper-inventif mais très dispersé et des oeuvres aussi délirantes mais plus mûres. C'est quand, la suite ?
7/10