Quatrième de couverture:
"Deux futurs, deux âmes soeurs...C'était trop pour une seule personne. Je compris que ce n'était pas Edward et Jacob que j'avais essayé de réconcilier, c'étaient les deux parts de moi-même, la Bella d'Edward et la Bella de Jacob. Malheureusement, elles ne pouvaient coexister et j'avais eu tort de les y contraindre.
A présent, je ne doute pas de ce que je désire, ni de ce dont j'ai besoin...ni de ce que je vais faire, là, maintenant."
Mon avis:
Il s'agit peut-être du livre que j'ai le moins aimé. En fait, je préférais le point de vue d'Edward dans cet opus, le fait qu'il se "sacrifie" par amour pour Bella, capable d'endurer n'importe quoi, du moment qu'elle est heureuse...Son comportement est d'ailleurs rapproché à celui d'Heathcliff dans les Hauts de Hurlevent. (dont le livre reprend plusieurs extraits, ici en marron. La traduction est légèrement différente, les extraits suivants étant mot pour mot la traduction du livre original dans la collection Livre de Poche édition 1995)
"[...] si Linton était la cause d'un seul trouble de plus dans l'existence de Catherine...eh bien! je crois que je serais fondé à me porter aux extrêmes! Je voudrais que vous fussiez assez sincère pour me dire si Catherine souffrirait beaucoup de le perdre: c'est cette crainte qui me retient. Et ici, vous voyez la différence de nos sentiments: s'il eût été à ma place et moi à la sienne, bien que je le haïsse d'une haine qui a empoisonné ma vie, je n'aurais jamais levé la main sur lui. Ayez l'air incrédule tant qu'il vous plaira! Je ne l'aurais jamais banni de la société de Catherine tant qu'elle aurait désiré la sienne. Dès le moment qu'elle aurait cessé de lui porter intérêt, je lui aurais arraché le coeur et j'aurais bu son sang! Mais jusque-là - si vous ne me croyez pas, vous ne me connaissez pas - jusque-là je serais mort à petit feu avant de toucher un seul cheveu de sa tête." (p186 livre de poche)
extrait des Hauts de Hurlevent de Charlotte Brontë.
Bella paraît bien inconstante et lunatique, le fait que son amitié pour Jacob aille plus loin, m'a un peu choquée et déçue. Je ne l'avais vraiment pensé que comme un ami fidèle et sincère dans le deuxième tome et là tout dérape, elle veut deux choses inconciliables en même temps. Franchement, quand on a la chance de connaître l'amour avec un grand A, pourquoi risquer de tout foutre en l'air ? Elle a cependant au moins le mérite de reconnaître ses torts et d'être honnête envers elle-même et Edward surtout....et bon, évidemment celui-ci lui pardonne, après tout c'est de sa faute, il était parti...patati patata..bien indulgent le pauvre Edward....^^
Comme quoi, on a bien le sentiment que Bella est plus "l'imprégnation" d'Edward que l'inverse. Ce comportement m'avait bien gênée lors de la première lecture, je n'étais plus du tout d'accord avec Bella; mais on peut tenter de comprendre ses sentiments ambigüs...
"Tu dis que je t'ai tuée, hante-moi, alors! Les victimes hantent leurs meurtriers, je crois. Je sais que des fantômes ont erré sur la terre. Sois toujours avec moi...prends n'importe quelle forme...rends-moi fou! mais ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver. Oh! Dieu! c'est indicible! je ne peux pas vivre sans ma vie! je ne peux pas vivre sans mon âme!" (p207 livre de poche)
Je n'ai apprécié ce troisième volet que dans la mesure où l'on jauge mieux la profondeur de leurs sentiments et la pérennité de leur relation. Ici, Edward est présent, à chaque minute, à ses côtés; et pourtant, leur lien subit plus dure épreuve que celle de leur séparation. Bref, on voit ici les tourments que le jeune couple doit affronter - en gros, ça passe ou ça casse. Comme quoi le quotidien et l'habitude peuvent être parfois meurtiers, si les sentiments ne sont pas suffisamment forts, si l'on recherche d'autres compagnies....
Le titre anglais Eclipse fait en fait référence à une scène précise du roman où Jacob et Bella parlent de ce qu'auraient pu être leur avenir dans un monde sans monstres, ni magie...
"Il est comme une drogue, pour toi, reprit Jacob, sans critique cependant. Je vois à présent que tu es incapable de vivre sans lui. Il est trop tard. N'empêche, j'aurais été plus sain pour toi. Je n'aurais pas été une drogue, mais ton air, ton soleil.
- C'est drôle, c'est ainsi que je t'envisageais, avant. Comme mon soleil qui compensait les nuages de ma vie.- Je peux combattre les nuages, soupira-t-il. Pas une éclipse." (p 581)
Finalement, l'éclipse a toujours le dessus sur le soleil. Il le cache et ne le rend plus nécessaire...