Ladytron - Velocifero (2008)

Publié le 24 janvier 2009 par Oreilles
C'est dans un relatif anonymat, semble-t-il, qu'est sorti le 4ème opus de Ladytron à l'orée du dernier trimestre 2008. La frilosité ambiante à chroniquer ce nouveau disque dans la presse écrite (allo Rock And Folk ?) a-t-elle été fonction de la relative déception qu'avait engendrée le précédent Witching Hour (2005) ?
Peut-être. Ce n'est pas une raison en tout cas pour zapper l'actualité d'un groupe qui, s'il n'en est toujours pas à avoir retrouvé l'état de grâce de ses débuts - les irrésistibles Light And Magic (2002) et surtout le debut 604 de 2001, n'en demeure pas moins ce que la Grande-Bretagne a produit de plus roboratif en matière d'electro-pop, depuis les formidables et hélas défunts Add N To (X).

Les voix acidulées de Mira et d'Helen font toujours mouche sur les nappes de Korg et de Farfisa que leur tricotent Daniel et Reuben, en particulier sur le nouveau single "Ghosts", tube en devenir s'il en est. Ailleurs, un titre curieux car chanté en bulgare ("Kletva") emmène l'auditeur sur des territoires vocaux abscons, autrefois fréquentés par les Cocteau Twins. L'on sait de toute façon que tout comme chez leurs contemporains de Stereolab, on accorde davantage chez Ladytron d'importance au groove, à la prosodie, aux rythmes qu'à des textes finement ciselés.

Pour ces raisons purement hédonistes, on abandonnera lascivement nos corps aux écoutes martiales de "Black Cat", "I'm Not Scared" ou du vindicatif "Dead Blue". Le quatuor anglais a semble-t-il durci le ton sur ses tempos, balançant la sauce, une tendance déjà perceptible sur W
Wit
ching Hour et qui pourra faire regretter le temps où le combo mixte ne s'en remettait qu'au charme sucré de ses mélodies electro-chic façon Blondie deuxième génération. Il n'empêche, l'esprit de danse est là, et le souvenir ému d'une soirée chill-out à Benicassim ne me quitte pas !
En bref : pas le plus grand disque d'électro, ni même la meilleure livraison de Ladytron. Néanmoins, la satisfaction de reprendre des nouvelles d'un ex-pilier de l'électro qui a pris l'habitude d'espacer sa production : se faire oublier pour mieux réapparaître ?

Le Myspace et le site off

"Ghosts"