Comédie minimaliste pour JODIE FOSTER

Par Tom

Ca fait plus de 14 ans que la sympathique et reconnue Jodie Foster n'avait plus joué dans une comédie : c'était à l'occasion de "Maverick", un superbe Western débridé et signé Richard Donner avec, en tête d'affiche, Mel Gibson aux côtés d'une Jodie donnant, depuis, davantage dans le thriller ("Inside Man", "Panic Room", "Flight Plan", "A Vif") et dans le drame ("Nell", "Contact", "Un Long dimanche de fiançailles"). Avec "L'Ile de Nim", réalisé par les époux Mark Levin et Jennifer Flackett, l'heure est franchement à la comédie familiale pour une actrice qui a su développer et entretenir, auprès du public, un capital sympathie quasi-inébranlable...

Malheureusement pour l'heure, ce "Nim's Island" n'est pas, pour ainsi dire, une réussite transcendantale. Certes, avec ce genre de spectacles mignons et pétris de très bonnes intentions, les plus jeunes spectateurs y trouveront assurément leur compte. L'armada d'animaux exotiques malicieux, sacripants et rigolos sont bien sûr là, à l'image d'une production Walt Disney, pour amuser la galerie et pour remplir les quelques trous béants laissés par un scénario mitigé, contrebalançant entre des idées attrayantes et de navrantes aventures paradisiaques qui sentent la redite à plein nez !

Parlons-en justement de l'histoire de "L'Ile de Nim". Une petite fille, dénommée Nim (Abigail Breslin), vit seule avec son père, Jack (Gerard Butler), sur une île volcanique répertoriée sur aucune carte. Menant des recherches scientifiques dans l'océan, Jack quitte un matin sa petite fille, très débrouillarde, pour réaliser des prélèvements en haute mer. Son voyage ne doit pas excéder les deux jours. Malheureusement, une tempête vient bouleverser les plans de Jack et l'empêche de rejoindre Nim. Celle-ci va se sentir bien seule sur une île abandonnée à l'avidité de promoteurs de croisières paradisiaques sans scrupules !

Dans le même temps, à l'autre bout de la planète, la célèbre romancière Alex(andra) Rover (Jodie Foster) éprouve bien des difficultés à boucler son nouveau futur best-seller consacré, une nouvelle fois, au super aventurier Alex Rover (Gerard Butler) l'homme qui ne recule jamais pour plonger, pieds joints, dans les ennuis à travers le globe ! Souhaitant obtenir quelques précisions sur les volcans, Alexandra contacte, par e-mail, les résidents de l'Ile de Nim... La romancière, souffrant d'agoraphobie chronique, va ainsi entrer en communication avec la jeune Nim qui aurait bien besoin d'aide et qui souhaite ardemment voir débarquer son aventurier préféré : Alex Rover !

Alexandra va-t-elle accepter de quitter son appartement, si confortable et sécurisant, pour partir à l'aventure et sauver une petite fille ? C'est justement là tout l'intérêt de ce film qui se décompose en deux aventures bien distinctes. Premièrement, il y a tout le flot d'aventures, lamentablement trop gentillettes et finalement assez mal mises en scène, que Nim va vivre sur son île. Répétons-le, ces passages du film paraissent strictement réservés aux plus jeunes qui ont soif de dépaysement coincé et enrobé d'une belle couche de déjà-vu.

De l'autre côté, il y a toute la mésaventure farfelue et diablement excitante d'Alexandre Rover. A ce niveau, l'interprétation de Jodie Foster est, une nouvelle fois, sans faille. Campant une femme seule, coupée du monde et vivant, dans son imagination, avec le héros qu'elle a créé dans ses romans - Alex Rover -, Foster se taille la plus belle part du lion et maintient, à l'écran, une énergie bienvenue. Cette partie de l'intrigue dans laquelle une femme rangée va devoir s'ouvrir au monde et affronter ses démons, est franchement très réussie et permet à ce "Nim's Island" de se maintenir la tête hors de l'eau.

Gerard Butler, pour sa part, lui qui a crevé l'écran dans l'immortel "300", a, dirait-on, du mal de s'exporter dans des films nettement plus mineurs. Campant à la fois le père de Nim et l'indestructible aventurier Rover, Butler forme, toutefois, avec Jodie Foster un improbable couple imaginaire qui fonctionne très bien face à la caméra. La jeune et reconnue Abigail Breslin, vue dans "Little Miss Sunshine" et dans "Le Goût de la vie", malgré sa bouille sympathique et ses états de service déjà très impressionnants, ne parvient pas à rendre les exploits enfantins de son personnage très emballant ! Faute sans doute à une mise en scène vacillant entre le très bon et le bancal (effets studio et décor en carton à la clé !).

Naviguant entre deux eaux, "Nim's Island" plaira à un public peu exigeant en matière de mise en forme ou décevra les plus grands qui salivaient déjà à l'idée de vivre les aventures brillantes d'un duo incertain formé par Gerard Butler & Jodie Foster. La fête n'est pas totalement gâchée mais ce n'est pas gagné non plus !

La bande-annonce...