Dans le précédent billet, j'évoquais l'ethnologue et linguiste qu'était Alphonse Pinart à la fin du XIXème siècle. Originaire de Boulogne-sur-Mer, il fit don de bon nombre des objets qu'il avait collectés à sa ville natale.
C'est l'une des raisons pour lesquelles le musée de Boulogne-sur-Mer renferme bien des trésors en provenance d'Océanie mais aussi d'Alaska.
Un peu oublié, le nom d'Alphonse Pinart revint sur le devant de la scène à l'occasion de l'exposition en 2003 intitulée Kodiak, Alaska : les masques de la collection Alphonse Pinart, et présentée au Musée National des Arts d'Afrique et d'Océanie (MAAO) en tant que « première exposition » du futur « Quai Branly ».
En 1867, l'Alaska devint territoire américain.
Alphonse Pinart fut l'un des premiers ethnographes occidentaux à parcourir la partie orientale de l'archipel des Aléoutiennes (Les îles furent cartographiées de façon précise dès 1778, lors du troisième voyage de Cook) et l'archipel Kodiak, au sud de l'Alaska.
En 1871-72, lors de son « terrain », Alphonse Pinart n'eut pas de mal à acquérir des masques car ces derniers devenaient déjà des objets inanimés que l'on ne fabriquaient plus.
Il semble que les exemplaires encore sur place étaient rares puisque les anciens Alutiiq avaient coutume de les brûler à la fin de leurs rituels.
La collection d’Alphonse Pinart, avec plus de quatre-vingts masques, présente donc un intérêt considérable, recelant les deux tiers des pièces Kodiak existant au monde.
Voir 65 masques Kodiak de la collection Alphonse Pinart.
Photo 1 : © Château-Musée - ville de Boulogne-sur-Mer, Masque de l'homme Lune. XIXème siècle. Îles Kodiak - Alaska.
Photos 2 et 3 : © Château-Musée - ville de Boulogne-sur-Mer, Masque Nalumalik (celui qui ne sait pas) et Masque aux 4 excroissances, photos : Philippe Chancel.