Les articles des lecteurs : Gros plan sur Jericho

Semaine un peu chaotique sur Critik en séries. Vous avez pu le remarquer, moins d’articles, des jours sans publication. Cela en raison d’un décès dans ma famille et aussi quelques soucis informatiques car mon portable me joue des tours. Néanmoins, fidèle au poste, voici un nouvel article d’un visiteur. Alexandre a décidé de vous parler de la série post apocalyptique Jericho. Vous pouvez également retrouver ce blogeur sur Alextools, un blog 2.0 comme on dit où il nous parle nouvelles technologies et gadgets pour geeks en tout genre.

Jericho est une série américaine diffusée sur CBS aux Etats-Unis (de 2006 à 2008), sur M6 en France (fin 2007) et sur BeTv en Belgique. Créée par Stephen Chbosky et Jon Turteltaub, elle retrace l’histoire d’un village du Kansas où les 5000 habitants vont très rapidement se rendre compte que leur pays a été victime d’une catastrophe nucléaire de grande ampleur. Une sorte de Mad Max moderne, les courses poursuites en moins, le réalisme en plus.

Et c’est sans doute ce qui aura été la raison du succès de Jericho, du moins au début : le réalisme de l’intrigue, à la limite du docu-fiction par moment, ses personnages qui ont chacun un petit secret, une qualité ou un défaut. Tout cela rend la communauté de Jericho particulièrement attachante. Les bons ne sont pas nécessairement totalement parfaits et les méchants pas toujours si méchants que ça. On s’éloigne des stéréotypes classiques et on se rapproche du profil type des gens normaux. Il n’en faut pas plus pour toucher le téléspectateur.

La trame principale, une série d’explosions nucléaires à travers les Etats-Unis, pousse celui qui suit la série à se poser toujours la même question : comment réagirais-je à leur place, comment pourrais-je survivre dans un monde transformé aussi radicalement ? Les acteurs remplissent ainsi parfaitement leur rôle en permettant aux téléspectateurs de vivre la catastrophe par procuration. On se retrouve tous dans un ou plusieurs personnages et du coup, on accroche.

Bien entendu, Jericho n’évite pas quelques poncifs propre au genre. Une fois l’effet de surprise initial passé et la situation de crise bien installée, les scénaristes ressortent quelques vieux thèmes sur la survie d’un groupe d’humains dans un monde devenu hostile, la réorganisation de la vie en société face à une situation inédite et l’obligation d’édicter de nouvelles règles, de nouveaux modes de fonctionnement. Et c’est peut-être ce qui a fait doucement fuir les téléspectateurs durant la seconde partie de la 1ère saison. Avec comme résultat, l’absence de Jericho dans la nouvelle grille de CBS en 2007.

Il faudra l’acharnement des fans et l’envoi de plus de 20 tonnes de cacahuètes au siège de la chaîne pour faire plier celle-ci et obtenir le tournage d’une seconde saison composée de 7 épisodes. Pourquoi des cacahuètes ? Parce qu’en anglais, cacahuète se dit peanut et dans peanut, il y a nut qui, en anglais toujours, est également utilisé dans le sens de fou. Le message était donc double pour les responsables de CBS qui l’ont bien compris. Les cacahuètes ont également un rapport avec le dernier volet de la première saison.

Cette référence au dernier épisode sera toutefois moins croustillante pour nous, francophones européens, puisque cet ultime opus n’aura pas été diffusé par M6. Le contrat pour la série était clair : en dessous d’un certain seuil d’audience, on arrête là. L’avant-dernière soirée de diffusion n’ayant pas rempli les objectifs de la chaîne française, la sentence automatique est tombée comme un couperet pour les passionnés qui auront du attendre 6 mois pour profiter du dénouement. Il ne restait que 3 épisodes, diffusés finalement en août 2008. Un exemple de plus en plus caractéristique du traitement réservé aux téléspectateurs en matière de séries télévisées semble-t-il…