Le corps américain des Marines est prêt à quitter l'Irak en "6 à 8 mois" et libérer ainsi des troupes pour fournir l'essentiel des renforts militaires prévus en Afghanistan, avec jusqu'à 20.000 hommes, a affirmé vendredi son commandant, le général James Conway.
"C'est le bon moment pour les Marines de quitter l'Irak", ou la sécurité s'est nettement améliorée et alors que la lutte contre les insurgés en Afghanistan constitue désormais la priorité de la nouvelle administration américaine, a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des journalistes de défense.
En Irak, "nous avons commencé à retirer de l'équipement du théâtre d'opérations" et "il nous faudrait six à huit mois pour tout retirer", a-t-il assuré.
Les Marines en Irak, stationnés en majorité dans la province autrefois ultra-violente d'Anbar, sont désormais cantonnés à un rôle de reconstruction, a regretté le général Conway. "Ce n'est pas notre rôle".
Une fois que sera décidé le retrait, le général Conway ne souhaite pas laisser de "force résiduelle de Marines" sur place. "Nous avons besoin de ces Marines ailleurs", a-t-il insisté.
Le commandant des US Marines a estimé qu'il pouvait envoyer "20.000 hommes ou moins" en Afghanistan, soit l'essentiel des 20.000 à 30.000 soldats que Washington a promis d'envoyer dans le pays dans les 18 mois à venir.
Un tel nombre permettrait aux Marines de revenir à un rythme de rotation moins soutenu -- 7 mois de déploiement puis 14 mois à domicile.
Mais "l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan doit nécessairement s'accompagner d'une réduction du nombre de Marines en Irak", a-t-il fait valoir.
La date de départ des quelque 20.000 Marines stationnés en Irak dépendra toutefois des besoins du commandement américain en Irak, qui souhaite garder une présence militaire conséquente à l'approche d'importantes échéances électorales.
Le commandant en chef des forces de la coalition en Irak, "le général Odierno s'inquiète d'une montée de violences pendant les élections, qui nous ferait perdre les gains que nous avons enregistrés", a reconnu le général Conway. Mais "tout le monde ne partage pas ses vues", a-t-il ajouté, en affirmant que le commandement des Marines dans la province d'Anbar était confiant.