Le 21 juin dernier, le Parlement portugais a adopté une loi empiétant largement sur les droits des journalistes. Cette loi prévoit que lorsque les juges enquêtent sur une menace à la sécurité de l'État ou sur le crime organisé, ils peuvent ordonner aux journalistes de révéler leurs sources confidentielles, principalement au motif qu'ils leur seraient difficile d'obtenir l'information par d'autres moyens !! (on rêve)
Une autre disposition de cette loi autorisait également les employeurs à utiliser le travail de leurs journalistes permanents comme ils le souhaitent au sein des publications d'un groupe média durant une période de 30 jours après la date de première publication et sans rémunération supplémentaire !
Anticipant cette disposition, le groupe de médias portugais Controlinvest, propriétaire des journaux "Diário de Notícias" et "Jornal de Notícias" avait ainsi annoncé la publication dès septembre d'un journal gratuit réalisé à partir des travaux des journalistes du groupe.
L'esprit de cette loi était donc de permettre aux groupes de médias d'avoir une approche plurimédia de la publication et la diffusion d'une information rédigée par un même journaliste. Intelligent. Mais pourquoi l'imposer législativement sans rémunération ??
Le président du Portugal, Anibal Cavaco Silva, a reconnu que ces dispositions étaient en contradiction avec les dispositions du Code de procédure pénale sur le secret professionnel et que cela entraînait une insécurité juridique dans un domaine qu'il a lui-même qualifié de « particulièrement délicate pour l'activité du journaliste ». Il a donc mis son veto.
Un nouveau projet de loi sera étudié en septembre...