Jeudi 15 janvier, Eli Lilly la grande firme pharmaceutique américaine placée sous investigation criminelle et civile par le gouvernement fédéral et les états américains, à propos du Zyprexa, vient de reconnaître qu’elle avait fait, entre 1999 et 2001, une promotion poussée et non-conforme de l’antipsychotique Zyprexa, pour des maladies psychiatriques pour lesquelles il n’était pas approuvé. Pour mettre un terme aux poursuites concernant plus de 31 000 victimes, Lilly accepte de verser 1,4 milliard de dollars (environ 1 milliard d’Euros) aux organismes ayant porte plainte. Cela conforte l’action de la CCDH qui dénonce depuis plus de vingt ans la collusion des psychiatres et des firmes pharmaceutiques qui se fait au détriment de la santé voire de la vie des malades. Des effets secondaires catastrophiques ont été signalés, allant de la prise de poids excessive au diabète et même à la mort.
Les ventes seules du Zyprexa ont rapporté à Eli Lilly, près de 5 milliard de dollars en 2007. De nombreux malades ont été abusés par la publicité mensongère faite par la firme : « Eli Lilly a une armée de 2000 représentants engagés dans rien d’autre que du marketing sans rapport avec les indications approuvées » déclare Laurie Magid, suppléante du Bureau du procureur de Pennsylvanie, lieu de la Direction de la firme pharmaceutique. Plus de 31 000 victimes ainsi que les unités de fraude des Medicaids* de 30 états américains, ont porté plainte. 12 autres états sont encore en attente d’une autre décision.
A l’origine approuvé par la FDA** en 1996 pour le traitement de la schizophrénie, le Zyprexa était largement prescrit pour traiter des démences (telle que la maladie d’Alzheimer) pour lesquelles il n’avait pas reçu l’autorisation. De plus, certains effets secondaires n’avaient pas été indiqués. C’est ainsi que Rob, un jeune homme improprement traité par le Zyprexa deux jours après avoir ressenti quelques malaises tombe dans le coma et décède deux jours plus tard d’hyperglycémie, en 2002. Bien que ce danger lié à l’hyperglycémie soit connu depuis 2001 aucune notification n’en avait été faite pour alerter les autorités.
Depuis sa création en 1969, pour dénoncer la violation des droits de l’homme par la psychiatrie, la CCDH se bat pour obtenir la suppression des drogues psychiatriques dont les effets dévastateurs ne sont pas toujours bien connus par les professionnels et le public. Dans le cas des antipsychotiques (cas du Zyprexa), dès 2005, la FDA avait alerté les professionnels sur le risque de mort prématurée des patients âgés atteints de forme démente de psychoses. Et, dans une alerte du 16 juin 2008, la FDA rappelait que ce type de drogues n’était pas approuvé pour ce type de traitement.
* Medicaid : Centre américain d’aide médicale ** FDA : U.S. Food and Drug Administration, créé en 1906, est un organisme national américain responsable de la protection et de la promotion de la santé publique.
Information sur : www.ccdh.be www.cchr.org