Dans le nord du département des Yvelines, l'activité économique est en régression depuis plusieurs décennies.
C'est l'une des raisons qui a motivé le lancement de l'OIN Seine aval, une opération d'intérêt national qui comprend trois volets : activité économique, logement, transports. Dans ce contexte, et en réponse aux inquiétudes sur la pérennité des activités de production automobile sur ce territoire, la crise grave de l'automne 2008 de l'industrie automobile qui a mis en chômage technique durable les deux centres de production de Renault-Flins et de PSA-Poissy nécessite une réponse locale rapide et adaptée.
La décision de réaliser un circuit F1 à Flins prise au mois d'octobre dernier par Pierre Bédier, président du conseil Général des Yvelines, constitue à mon avis un geste fort de réponse "locale" adaptée à la crise grave de l'industrie automobile. Il faut noter que ce projet a reçu l'aval des deux maires directement concernés par ce projet, ceux de Flins et des Mureaux.
Ce projet répond en effet à plusieurs problématiques posées :
En terme d’agenda, la rapidité et l’ampleur de la crise automobile nécessite des réactions rapides et énergiques des acteurs publics. Les acteurs industriels n’attendent pas pour adapter leur outil industriel au changement brutal de paradigme. Les acteurs publics doivent apporter rapidement de leur côté des éléments de réponse forts et visibles, sans pour autant s’engager à la légère dans des projets sans avenir. Capitaliser sur les compétences avérées comme sur les potentialités du département en matière d’automobile est frappé du sceau du bon sens.
Au plan financier, dans les Yvelines l'automobile paye 200 millions d'euros de taxe professionnelle et d'impôts fonciers par an, à mettre en perspective avec le budget de 120 millions annoncés pour la réalisation du circuit. Pierre Bédier a annoncé le 4 décembre dernier sa volonté de réinvestir localement chaque année ces 200 millions pour soutenir la dite industrie automobile.
Dans le domaine de l'emploi, la production automobile dans les Yvelines emploie 18.000 personnes originaires des Yvelines (emplois directs, indirects et induits) et fait vivre 38.000 personnes, sans parler des centres de recherche (effectif équivalent), ni de la réparation automobile. Il faut rappeler que la production emploie un nombre très important de personnes peu ou faiblement qualifiées, notamment des jeunes qui y apprennent un métier. le chômage local des jeunes (25%) n'a pas besoin d'être aggravé...
Les enjeux locaux en terme d'emploi et de finances sont donc importants. Il me semble important de profiter de cette opportunité d'investir rapidement dans un projet "emblématique" à forte visibilité en s'assurant par ailleurs d'enrichir le contenu du projet : un circuit de F1 ne tourne que quelques journées par an. Il faudra donc y adjoindre des éléments forts liés à l’automobile : recherche, formation, capitalisation des savoirs, innovation, expérimentation sociale…
C'est une opportunité qui ne se représentera pas et l'occasion de rendre plus visibles les compétences "mobilité" et "automobile" des Yvelines, de mettre en synergie partenaires politiques, économiques, sociaux et de la société civile. Ce qui n'empêchera pas de conforter par ailleurs les volets environnementaux et développement durable.