Allez, je vais faire un petit article polémique, ça anime et ça mange pas de pain. Pour cette fois, personne ne pourra me reprocher de ne pas connaître le sujet. J'ai comme beaucoup d'entre vous fréquenté les établissements scolaires, et de plus j'ai travaillé dans un collège et un lycée. J'ai donc vu des deux côtés de la barrière, alors pouet pouet camembert.
Xavier Darcos vient donc alimenter la longue liste de ces ministres réformateurs qui se sont heurtés aux équipes éducatives et aux élèves. Sa nouvelle réforme ne plait pas. Est-ce qu'un jour les réformes de l'Education nationale plairont ? Fort heureusement, au cours des siècles, tout n'a pas été contesté. Naissance des petites écoles mixtes fin du Moyen Age, écoles de charité et collège au XVIè et XVIIè siècle, création du primaire, du secondaire et du supérieur en 1793, le Directoire établit la gratuité partielle dans les écoles primaires, création des lycées en 1802 et des Académies en 1808, enseignement obligatoire en 1882, séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905, gratuité, sont des exemples de petites révolutions qui ont façonné petit à petit le paysage éducatif et qui ont permis à tous d'accéder à l'enseignement.
Mais depuis quelques décennies, les réformes sont difficiles à faire passer et les ministres qui se sont succédés n'ont réussi qu'à marquer leur passage par de petites touches, mais qui ne métamorphosaient pas tout le système. Ce fut plus des transformations pratiques et d'organisation plutôt qu'une refonte totale du système : groupe de niveau en 6è et 5è, réduction des heures de cours de 1h à 50 mn, aménagement de l'horaire hebdomadaire sous Monory, retouche des programmes, des matières et des vacances, organisation du Bac en 3 séries sous Bayrou, carte scolaire, etc. Vous me trouvez réducteur, mais je voulais par cette liste faire refléter le type de changement qu'à connu l'Education nationale depuis les années 80.
Rien ne peut être fait en profondeur sans que cela fasse descendre dans la rue des milliers de personnes. On retiendra bien sûr les années Claude Allègre et sa volonté de remettre à plat le système, qui s'est heurté à un mur de protestation, ce qui l'a obligé à démissionner. Evidemment, on peut aussi faire comme Jack Lang, dont l'opinion favorable est inversement proportionnelle à son action, qui a caressé tout le monde dans le sens du poil, a affiché un sourire commercial pendant toute les durées de ses ministères. Ces deux extrêmes pour appuyer le fait qu'il doit bien exister un juste milieu pour satisfaire le gouvernement et les enseignants, dans le but de mettre au cœur de nos soucis le bien-être de l'élève, son éducation et son avenir.
Notre Ecole reste l'une des plus complètes et performantes au monde mais il est nécessaire de l'ajuster pour la pérenniser. Chaque camp, politique et éducatif, doit absolument lâcher du lest pour arriver à un compromis. Il est plus agréable d'écouter un carillon plutôt qu'un son de cloche.