La crise, Didier Reynders dans l'oeil du cyclone !

Publié le 23 janvier 2009 par Mj1729

C’est ce qu’aurait pu dire Jacques Attali dans la présentation de la préface de sa dernière publication sur « La crise, et après ? » de passage à Bruxelles, à propos de l’empressement du ministre des finances Didier Reynders à augmenter la dette pour sauver nos banques malgré la piste des " bad banks" pour tenter d’isoler les mauvaises dettes bancaires.

Certes, il faut agir mais pas n’importe comment, car il y a "l’œil du cyclone" et nous y sommes en plein dedans, mais on peut être projeté aussi vite vers le haut de la tourmente de la dette publique avec l’impossibilité de faire face financièrement et marche arrière dans la gestion d’un Etat constamment éborgné, car d’après le français Jacques Attali, "mieux vaut agir avant qu’il ne soit trop tard ce qui était déjà le cas en 1929, tout le monde savait ce qu’il fallait faire, mais il aura quand même fallu une guerre mondiale et 50 millions de morts pour y arriver".

Il faut réfléchir à la conséquence future des aides bancaires à rallonge, car le puits providentiel des garanties de l’Etat belge n’est pas sans fond, d’autant que la situation de notre dette publique classique et grandissante n’est pas sans importance et sans risque de voir plonger tout le pays dans le gouffre de l’insolvabilité.

La crise comme l’évoque Attali à des aspects positifs par la chute du prix du pétrole, le prix de l’immobilier en baisse, tendant à augmenter quelque peu le pouvoir d’achat des gens, même Didier Reynders se gausse d’évoquer une diminution de 34 euros sur les prochaines factures d’électricité alors qu’il n’a strictement rien fait et comme pour faire passer discrètement l’ardoise de notre dette publique de plus en plus ahurissante.

Pourtant nous tendons vers une "économie des soldes", les prix devant diminués pour maintenir la consommation ou l’Etat risque de moins en moins de s’y retrouver pour combler la dette dans l’avenir, avec aussi le non moins attendu lot de licenciements massifs dans la foulée de la crise qui ne présage rien de bon pour les rentrées fiscales du travail et le maintien de la solidarité sur le plan social, sans oublier les pertes d’entreprises et des derniers fleurons du pays.

Le séisme des banques ne risque-t-il pas de se poursuivre, aujourd’hui la KBC qui affiche sa première perte historique énorme de 2,5 milliards, face à un besoin de contingent de provisions supplémentaires et toujours confrontée dans l’incroyable tempête boursière qui continue à ébranler le système, rien n’est moins sûr, lorsqu’un ministre des finances réagit en seconde salve autour du problème d’une crise financière qui n’en est qu’à ses débuts ?

Après le sursaut éphémères de courte durée vers un assainissement financier louable de nos banques alors que les pertes sont énormes, les partis partenaires MR et PS de la majorité n’ont rien trouver de mieux de se lancer une bataille impitoyable autour du sauvetage des banques sur le "modus operandi" d’un second plan de relance d’une injection de nouveaux milliards d’euros, ce qui est le cas actuellement des deux milliards dans la KBC, seulement soutenue par le gouvernement flamand et non fédéral dans sa majorité totale malgré l’ampleur et l’urgence de la situation.

Si le bilan des pertes de Fortis sur un an, tourne autour de 19 milliards d’euros, l’heure des comptes sur l’ensemble des banques est pourtant bien revenue à une situation préoccupante de nous intéresser dans l’urgence sur le sauvetage de nos banques (que cache ces nouvelles injections précipitées de milliards d’euros pour le renforcement des fonds propres des banques, la KBC et sans doute demain d’autres banques).

L’urgence sur le sauvetage de nos banques avec néanmoins l’attitude inattendue d’un ministre des finances libéral, Didier Reynders qui agit à nouveau dans la précipitation et fait pour le moment plutôt cavalier seul sans l’avis des experts qui viennent seulement d’être chargé d’examiner la crise financière et bancaire (mieux vaut tard que jamais) ; malgré un kern de mercredi matin et la réunion européenne de l’Ecofin, comme si l’expérience en duo avec son précédent Premier ministre Leterme n’avait suffit dans le cas Fortis et BNP, mais pour suivre Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ce ministre est prêt à se jeter dans la gueule du loup pour suivre la meute des imprévoyants de la crise du libéralisme mondial.

Il y a chez Didier Reynders un réel problème sur la communication du plan de sauvetage auprès de ses partenaires et sur la perspective des résultats à obtenir, car il n’existe toujours aucun plan de sauvetage concret avec pour seule piste la possibilité d’accroître à "l’infini" la dette publique de l’Etat, l’objet des dernières tensions du gouvernement, car rien ne prouve pour autant qu’un deuxième tour de sauvetage des banques réussira enfin à anéantir les produits toxiques et n’en amènera pas de suivants, à ce tarif le pourcentage de la dette des banques sur le P.I.B risque d’atteindre des limites incontrôlable qui pourrait entraîner la banqueroute de l’Etat, de notre système et de nos concitoyens, le pire serait atteint avec sans doute les conclusions hâtives mais non impensables de l’écrivain Attali assez visionnaire des réalités !

L’heure est plutôt grave, car la crise est bien dans l’œil du cyclone pour reprendre l’expression utilisée par Jacques Attali, l’ancien conseiller de François Mitterand, qui plaide pour une réglementation internationale des marchés, ce qui n’est encore nullement atteint alors qu’il est grand temps de bouger, plutôt que de se chamailler pour des questions d’idéologie ou de campagne électorale de parti, Didier Reynders, le "ministre des banques" et Elio Di Rupo qui ont participé au même capitalisme débridé que leurs partenaires au sein de tout le gouvernement fédéral, feraient beaucoup mieux d’intervenir au niveau international ; la solution se trouvant dans l’harmonie européenne et mondiale de la règlementation des marchés, mais attention à la gravité de la situation pas plus en Belgique qu’ailleurs car le sauvetage des banques fait accroître de façon explosive le PIB des pays, ainsi si les USA doivent voler au secours des seulement dix premières banques, il faudrait 2 trillions de dollars à comparer avec les 800 millions du plan Paulson, pour la Grande-Bretagne, la dette passerait de 45% à 300 % du PIB, dans le même ordre de grandeur de quel pourcentage serait élevé le PIB de Belgique si Didier Reynders devaient à nouveau venir en aide à toutes nos banques ?

Est-il en mesure au sein du gouvernement d’y répondre alors que le budget de la Belgique est déjà largement dans le rouge, ne sommes-nous pas déjà en situation d’alerte et de dépassement des possibilités financières de l’Etat … ?