De la part d’un lecteur assidu du quotidien sportif, c’est un crève-cœur d’écrire ce petit billet, mais c’est malheureusement la réalité : l’Equipe racole les lecteurs avec des non-évènements et crée de toute pièce, par des effets de manche journalistiques, de fausses exclusivités et des fausses informations, souvent par omission volontaire des faits. Petit retour en arrière…
Mardi 30 décembre 2008
Ce jour-là, Lyon fait la Une avec un Cris hilare et un Juninho ridicule avec son bonnet. A côté, une autre photo, du PSG cette fois-ci, avec le titre suivant : « Paris reprend sans Kezman » et le commentaire de photo : « L’attaquant serbe du PSG, Mateja Kezman, n’était pas au rendez-vous de la reprise d’entraînement du groupe ».
Le supporter moyen du PSG (que je suis) ouvre donc vite son journal se disant qu’après une telle accroche, l’Equipe va nous en dire plus avec, peut-être, un problème ! sachant que le joueur n’était pas vraiment en réussite. Et effectivement, un gros titre bien gras en page 2 nous informe que « MATEJA N’AVAIT PAS DE MOT ». Dans le corps de texte on apprend que cette absence était imprévue mais « excusée » par l’entraîneur Paul le Guen ; on apprend aussi que l’attaquant serbe a appelé le club pour expliquer son absence et que le club n’a pas souhaité communiquer sur le sujet. Mystère… Et le journaliste de l’Equipe Régis Dupont d’avertir que « l’argumentaire de l’ancien goléador du PSV Eindhoven devra être en béton pour convaincre le reste du groupe » (ce qui laisse à penser au lecteur, qui sait lire entre les lignes, qu’il y a des tensions entre les joueurs…) et de conclure que « le club songerait déjà au meilleur moyen de s’en séparer à la fin de la saison ». Sombre tableau pour un 30 décembre ! On n’en saura pas plus que ces mystérieuses informations et il faudra donc attendre avec fébrilité l’édition du 31 pour suivre ce qu’on peut déjà appeler « l’affaire Kezman » !
Mercredi 31 décembre 2008
On baisse d’un cran dans le sensationnel : rien sur la Une de l’Equipe et « l’affaire Kezman » est reléguée en page 3, en bas à droite avec ce titre « Kezman revient ce matin ». Comme pour nous faire croire que vraiment, ce fut une longue histoire, R.D, le journaliste (probablement Régis Dupont mais il baissé d’un cran dans la signature…) commence par écrire que « Cette fois, Mateja Kezman est vraiment de retour ». Et ensuite de nous glisser l’air de rien dans son article la véritable raison de son absence à savoir « Son avion, encore retardé par les conditions climatiques, à fini par atterrir à Roissy ». Mais ne se démontant pas, notre ami Régis ose conclure son paragraphe par un gonflé « Fin donc de l’épisode Kezman » avant d’enchaîner sur l’entraînement du PSG.
Le lecteur que je suis en reste interloqué : alors c’est donc ça le fâââmeux épisode Kezman ? Un simple retard d’avion ? Là, je grommelle dans ma barbe et je me dit que vraiment, il m’a pris pour un pigeon-couillon ce journaliste. Je passe à l’information suivante en me disant que vraiment, l’Equipe ce n’est plus ce que c’était ! Ce n’était malheureusement pas tout, L’Equipe repassera une dernière couche le lendemain histoire de s’assurer que j’ai bien compris qu’il m’a pris pour un con et, pourquoi pas, encore attraper quelques derniers gogos…
Jeudi 1er janvier 2009
On revient en page 2 (donc c’est important !) avec le titre suivant : « Kezman était bien là ». Ah ! me dis-je, le nouveau lecteur rentré de vacances et qui n’a pas lu le foutage de gu… des jours précédents va se ruer sur l’article pour savoir ce qui a bien pu se passer au PSG pendant les fêtes. Et là, c’est le bouquet : « Mateja Kezman, dont l’avion en provenance du Monténégro n’avait atterri que mardi dans l’après-midi, a repris avec le groupe hier matin ». Bref, rien qui n’explique ni ne justifie tout le racolage des deux jours précédents. Alors notre journaliste ( ce n’est plus Régis Dupont, probablement épuisé par sa longue et profonde enquête, mais « E.B. » qui prend allègrement le relais sans aucun problème), pour meubler et justifier le titre racoleur de l’article, précise, fait très important, que « Dans son style caractéristique, ganté de noir et le coude haut, le Serbe a enchaîné les courses fractionnées avec ses coéquipiers ».
Pffff Là je suis époustouflé par l’arnaque dont j’ai été victime. Ceci clôturera le « feuilleton Kezman », monté de toutes pièces par l’Equipe avec pour seul réalité un retard d’avion. Merci messieurs de vous être moqués de vos lecteurs pendant trois jours !
François