Ce voyage d'une semaine, à partir du 27 janvier, sera largement consacré à la coopération économique et commerciale entre la Chine et les Européens, alors que le monde est confronté à sa crise économique la plus grave depuis les années trente.
( source : http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/europe/20090122.REU5576/la_tournee_du_premier_ministre_chinois_en_europe_eviter.html)
"Cette visite du Premier ministre Wen peut être appelée une tournée de la confiance, qui démontre la volonté de la Chine de se réformer, de s'ouvrir et de favoriser le développement économique", a dit jeudi le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Wu Hongbo, lors d'une conférence de presse à Pékin.
"La communauté internationale fait face à la crise financière et c'est une occasion pour chaque pays de lancer de nouvelles coopérations", a-t-il ajouté.
Wen se rendra en Suisse, pour le Forum économique de Davos, puis en Allemagne, en Espagne, en Grande-Bretagne et rencontrera aussi des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles.
Aucune étape française ne figure à son programme.
Le président Nicolas Sarkozy s'est attiré les foudres de Pékin l'an dernier en rencontrant en Pologne le dalaï-lama, chef religieux des Tibétains en exil, alors que la France assurait la présidence tournante de l'UE.
Wu a affirmé que la France n'avait pas invité le chef du gouvernement chinois et que de toute façon le programme de Wen était déjà très chargé.
Il n'a cependant pas caché que Pékin en voulait toujours à la France pour son attitude sur la question tibétaine, utilisant une vieille expression chinoise - "celui qui accroche la cloche doit aussi la descendre" - selon laquelle Paris devait bien "payer les pots cassés".
LE MÉCONTENTEMENT CHINOIS ENVERS PARIS
Wu Hongbo n'a pas précisé quels seraient les accords que devrait conclure son Premier ministre durant son voyage, notamment lors de ses principales étapes de Londres et Berlin.
Les rapports commerciaux entre l'Union européenne et la Chine ont connu ces derniers temps des moments de tensions, le déficit commercial de l'UE envers Pékin ayant atteint 160 milliards d'euros l'an dernier.
L'UE est le premier partenaire commercial de la Chine et Pékin veut éviter de nouvelles frictions sur l'acier, le textile et plusieurs autres de ses principales exportations.
La semaine dernière, la Chine avait dit espérer une amélioration de ses relations avec l'Union, maintenant que la République tchèque en assume la présidence.
Le chef de la diplomatie chinoise, Yang Jiechi, s'est entretenu par téléphone il y a quelques jours avec son homologue tchèque, Karel Schwarzenberg, et "tous deux sont parvenus à une bonne entente sur la nécessité d'approfondir les relations entre la Chine et l'UE", avait alors précisé Jiang Yu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Nous espérons travailler avec l'Europe pour gérer et conduire ces relations d'un point de vue hautement stratégique et avantageux à long terme", avait ajouté la porte-parole.
"C'est à la France de savoir quelle sera la prochaine étape des relations franco-chinoises", avait-elle dit, exhortant Paris à "prendre des mesures concrètes pour corriger sa mauvaise approche des questions tibétaines".
La rencontre de Nicolas Sarkozy avec le chef spirituel des Tibétains a "gravement endommagé les fondements politiques des relations franco-chinoises", avait souligné Jiang Vu.
Version française Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel