Dans la lignée du
billet précédent, je reviens sur le thème des inégalités pour aborder le domaine des inégalités hommes-femmes.
Là encore, on trouve sur le web des ressources très intéressantes. Dans le cas présent, je me suis appuyé sur le derbier rapport annuel du Forum économique mondial (Global Gender Gap Report 2008 source ici: en anglais).
Voici une synthèse des principaux éléments d'analyse:
1°) le rapport étudie 130 pays (soit 90 % de la population mondiale) selon leur niveau d'inégalité entre les hommes et les femmes (14 indicateurs tels que les inégalités de salaire, part des femmes
dans l'enseignement supérieur, écart d'espérance de vie...).
Le rapport note que dans plus de 80 % des pays des progrès ont été réalisés dans la réduction des inégalités de genre depuis qu'il existe (donc depuis 2006, ce qui est à relativiser).
Voici les résultats en matière de participation politique les progrès y sont les plus nets, mais ce domaine est aussi celui qui est le plus en retrait en matière d'égalité des sexes), d'économie,
d'éducation et de santé
2°) Comme dans le billet précédent, on retrouve - sans surprise - les pays scandinaves en tête du classement: la Norvège, la Finlande, la Suède occupent les premières places. La France se
situe 15ème...
Voici le classement des 20 premiers
3°)... mais la France est l'un des pays qui a connu l'une des plus fortes progression (elle était 51ème en 2007 et 71ème en 2006 !). Selon le rapport, la France a progressé en raison d'une
plus grande proportion de femmes parmi les postes de direction et les hauts fonctionnaires (37 % des postes), les parlementaires (18 % de femmes chez les députés) ou les postes ministèriels (47
%).
4°) Le rapport montre une corrélation entre la réduction des inégalités de genre et l'efficacité économique. L'égalité juridique et l'égalité des chances entre les sexes permet de mieux
utiliser le capital humain (on retrouve les mêmes arguments que dans le billet précédent), ce qui est facteur de croissance économique.
Espérons alors qu'avec la crise actuelle, on ne reprenne pas les bonnes vieilles habitudes.
Conclusion: je suis frappé de voir se multiplier ce type d'étude ces dernières années dans tous les domaines
(économique, éducatif, culturel, sportif...).
Cela correspond à du benchmarking: on s'inspire des meilleurs pour progresser.
- évidemment, comparaison n'est pas raison: il faut interroger les indicateurs. Que mesure-t-on ? Est-ce comparable ? Par ailleurs, on sait que les modèles ne sont pas transposables en l'état (la
Finlande n'a pas la même taille en terme de population, les structures économiques et sociales ne sont pas les mêmes etc...).
- Ce qui est intéressant à analyser également, c'est l'usage que l'on fait de ces classements: certains gouvernements vont les utiliser pour légitimer leurs actions
politiques, les journalistes ou les syndicats vont également s'en servir comme argument dans les débats de société. En France, cette tradition du benchmarking n'est pas encore bien ancrée (les
résultats de PISA 2006 n'ont pas fait l'objet d'un grand débat national comme en Angleterre ou en Allemagne).
A suivre donc...
Pour approfondir le sujet, la lecture de l'excellent blog d'Olympe
Un jingle de circonstances, non ? Le refrain rentre bien dans la tête ^^
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