Le premier single extrait du nouvel album, “Ulysses”, semble vouloir concilier passé (genre “Take Me Out”) et nouvelle approche, avec des sons plus recherchés et souvent psychédéliques (l’écho sur la voix d’Alex, les synthés vintage). Les bases de ce troisième opus sont ainsi posées : Franz Ferdinand veut se réinventer tout en conservant les ingrédients qui ont fait son succès (riffs de guitares irrésistibles, basses rondes et refrains qui ne demandent qu’à être chantés à tue-tête). Le quintette embrasse ici 40 ans de musique et mélange, tour à tour, effets dub, échos lysergiques, guitare 60’s, avec un son très brut par moments, basse disco, électro noisy… Tout en gardant à l’esprit que sa musique doit en vouloir aux jambes des auditeurs. Sur "Tonight", on remue avec entrain ("Live Alone", "No You Girls", "What She Came For"), on pousse des "Yeah ! Yeah !" ("Turn It On") ou on se laisser emporter par une techno (eh oui) furieuse ("Lucid Dreams"). A ce titre, tout le disque est truffé de sons analogiques, d’effets à l’ancienne, d’amplis trafiqués (le banjo de "Twilight Omens", le kazou de "Can’t Stop Feeling"). D’autres fois, on se surprend presque à rêver des Clash avec "Combat Rock" ("Live Alone"). Comment innover sans renier son style d’origine ? Franz Ferdinand semble avoir trouvé la solution…
Laurent Gilot
Franz Ferdinand, Ulysses