Science sans conscience… Le dopage des microalgues : une fausse solution climatique

Publié le 22 janvier 2009 par Greenpeacefrance

Le ministère allemand de la recherche a demandé une expertise supplémentaire avant l’éventuel début d’une expérience de fertilisation au sulfate de fer, c’est-à-dire de la limaille de fer, dans l’océan austral. Le Polarstern –un brise-glace opérant pour l’Institut Alfred Wegener de Recherche Marine et Polaire- ne pourra pas dans l’immédiat conduire l’expérience que son équipage scientifique de 32 ingénieurs devait mener sur une zone de 300 kilomètres carré entre la Patagonie Argentine et l’Antarctique.

Cette mission scientifique germano-indienne baptisée LOHAFEX devait procéder au largage de 20 tonnes de sulfate de fer afin de littéralement doper et étudier la croissance du phytoplancton, des microalgues qu’abritent les fonds marins de cette région. L’objectif d’une telle expérience : étudier la captation de CO2 par le phytoplancton ainsi traité. Certains Etats et des sociétés privées envisagent d’utiliser ce type d’ensemencement pour augmenter la capture de CO2 par des organismes sous marins et potentiellement utiliser cette technique pour commercialiser des crédits carbones.

De nombreuses ONG de défenses de l’environnement, dont les bureaux Allemands, Indiens et Argentins de Greenpeace, ont protesté et entamé de nombreuses actions pour stopper cette expérience. D’abord, celle-ci interviendrait en violation totale du “moratoire sur la fertilisation des océans” présenté en mai 2008 lors du Sommet International sur la Biodiversité de Bonn. Moratoire alors soutenu haut et fort par le ministre allemand de l’environnement.

Greenpeace considère que cette expérience est une fausse solution climatique ! A l’heure actuelle nous n’avons aucune information sur les potentiels effets dévastateurs que pourrait avoir un tel largage sur les écosystèmes marins. Pour l’instant, le bras de fer entamé entre le ministère de la recherche –partisan avec l’AWI (Institut Alfred Wegener) de cette expérience- et le ministère de l’environnement a tourné à l’avantage du second. Mais pour combien de temps ?

Cette approche qui relève de l’utopie scientiste est une fausse solution pour la lutte contre le réchauffement climatique, mais aussi un risque pour la biodiversité marine.