Et la suite, toujours par la voix de l'Aimée, du poème que je vous ai proposé samedi dernier, inscrit sur le Papyrus Chester Beatty I.
Comme je passais pour le voir près de sa maison,
J'ai trouvé sa porte ouverte,
Et l'Aimé debout à côté de sa mère,
tous ses frères et soeurs avec lui.
L'amour de lui saisissait le coeur
De tous ceux qui passaient sur le chemin,
(Lui), le jeune homme excellent, sans égal, l'Aimé à la personnalité d'exception.
Il a porté le regard vers moi quand je passais.
J'étais seule pour jubiler.
Que mon coeur était réjoui d'allégresse,
Aimé, quand je t'ai vu !
Ah si ma mère connaissait mon sentiment,
Elle se ferait à l'idée à l'instant !
La Dorée, ah donc, mets cela dans son coeur. (*)
Alors, j'irai vers l'Aimé,
Et je l'embrasserai devant ses familiers.
Je ne me soucierai pas des gens,
Je me réjouirai de ce qu'ils comprennent
Que tu me connais.
Je veux célébrer une fête pour ma déesse.
Mon coeur a sauté jusqu'à se trouver hors position,
Pour faire que j'aperçoive l'Aimé cette nuit.
Que c'est bon, ce qui s'est passé ...
(D'après la traduction de Pascal Vernus : 1993, 67-8)
(*) La Dorée = désignation fréquente de Hathor, déesse de l'amour.
"Mets cela dans son coeur" signifie ici : "Fais comprendre à ma mère que je l'aime".