Les recettes du Super Bowl: Soupe à l'oignon gratinée

Publié le 22 janvier 2009 par Sixverges

On vous présente une autre recette en vue du Super Bowl. J’entends déjà des gens dire : « Une soupe à l’oignon, c’est pas de la bouffe de football, man fuck sti ». Évidemment que ça ne vient pas à l’idée de l’amateur moyen de confectionner une soupe pour un match de football mais rien ne nous empêche de pousser plus loin le concept de nourriture-football. Nous sommes quand même des gens de goût qui n’hésitent pas à repousser les frontières de la gastronomie sportive. D’autant plus que ladite soupe peut facilement se faire d’avance. Alors allons-y…
Ingrédients (pour 4 personnes)
3 oignons
200 ml de vin blanc
1 litre et demi de bouillon de bœuf
1 quart-tasse de farine
Bouquet garni
Tabasco ou piri-piri ou n'importe quoi qui pique
Croûtons
Fromages à gratiner
Le choix des oignons
Étape cruciale puisqu’elle déterminera le bon goût de votre soupe. On essaie d’éviter les vulgaires oignons jaunes qui offrent peu de relief gustatif. Je vous dirais que les oignons espagnols sont sûrement le meilleur choix grâce à leur petite touche sucrée qui viendra contrebalancer le salé du fromage.
Vous pourriez opter aussi pour l’oignon blanc tout en évitant l’oignon rouge qui est peut être un peu costaud pour une soupe. À 6VB, on garde une place de choix à l’oignon rouge pour la salade grecque.
La meilleure chose est peut-être d’opter pour un mixte d’oignons espagnoles et d’oignons blancs. Pour 4 personnes, on choisit donc 2 gros oignons. Je vous laisse faire une règle de trois pour déterminer le nombre d’oignons que vous aurez besoin selon le nombre de personnes que vous aurez invités. Si vous avez une télé HD, je parie que vous devrez au moins multiplier par 4 cette recette.
Alors on coupe les oignons en lanières pas trop grosses mais pas trop petites non plus. On veut les voir dans notre bol quand même.
La cuisson
Dans une casserole assez grande, on fait fondre du beurre. Nous vous conseillons de faire chauffer la casserole en premier et d’y mettre le beurre ensuite question d’éviter que ce dernier brûle. Un téléphone de la belle-mère est si vite arrivé.
On fait donc fondre le beurre et un y ajoute également de l’huile d’olive pour stabiliser la température du beurre. Pour les quantités, on parle de 3-4 noix de beurre minimum. On veut du bon goût aussi.
On fait donc suer les oignons une dizaine de minutes à feu moyen-doux. On ne veut pas que ça rôtisse quand même. On n’oublie pas de saler modérément.
On ajoute ensuite le vin blanc. Si vous n’avez pas de vin blanc, vous pouvez mettre de la bière sans problème. L’important est de faire réduire la chose à feu mi-vif d’un bon tiers question d’éliminer le goût d’alcool. On surveille l’opération de près, ça peut aller vite.
La liaison
On ajoute ensuite la farine. Étape importante qui demande une certaine attention. La farine sert à lier la soupe donc on l’ajoute progressivement tout dépendant de la consistance de votre soupe. Il faut y aller molo pour ne pas avoir trop de farine sinon on ne peut plus revenir en arrière. Une soupe farineuse, c’est pas le fun. On se fie donc à ce qu’on voit. Quand vous sentez que le liquide est bien amalgamé, on arrête. L’opération se fait à feu doux. On brasse constamment pour pas que ça accroche au fond.
Le bouillon
Ensuite, on enlève la casserole du feu pour incorporer le bouillon. On privilégie le bouillon-maison qui est nettement meilleur que le mélange de sel et de poudre qu’on trouve en épicerie. Je vous donnerai une recette de bouillon à la toute fin. Si vous n’avez pas de bouillon de bœuf, vous pouvez prendre du bouillon de poulet, c’est pas dramatique. C’est juste meilleur avec du bouillon de bœuf.
Alors on incorpore une première tasse de bouillon hors du feu question de bien mélanger les oignons, le vin et la farine en une mixture homogène. Quand la mixture est bien heu…mixturée, on remet la casserole sur le feu et on ajoute le reste du bouillon une tasse à la fois toujours en mélangeant bien à l’aide d’un poignet viril. On surveille la consistance pour pas que ce soit trop épais ni trop clair. Il ne faut pas oublier qu’on va faire mijoter tout ça pendant un 30-40 minutes. La soupe va nécessairement réduire. On peut même prévoir une extra quantité de bouillon si jamais le mélange est trop épais en fin de cuisson.
On porte le tout à ébullition en brasant à intervalle régulier. On baisse ensuite le feu à moyen-doux, question que ça frémisse tendrement. Si vous voulez faire une soupe thématique selon les équipes sur le terrain, vous pourrez rajouter quelques gouttes de tabasco pour faire Arizone ou encore quelques copeaux d’acier galvanisé pour faire Steelers.
Aromates
On ajoute ensuite le bouquet garni qui consiste essentiellement à une motte de basilic, d’estragon, de thym qu’on attache ensemble pour que ça trempe dans la soupe. On enlève le bouquet à la fin de la cuisson. On a le goût des herbes sans les avoir physiquement dans la soupe. C’est très 1976 comme concept mais on aime ça.
On ajoute aussi 2-3 feuilles de laurier et du poivre noir entier. Ça conserve son goût contrairement au poivre moulu et c’est toujours très amusant de croquer un grain de poivre dans sa soupe.
Après 30 minutes, on vérifie la consistance et on ajuste le sel et poivre après avoir goûté.
Les croûtons
Vient ensuite l’étape des croûtons. On a deux choix ici. Soit qu’on choisit la méthode traditionnelle de la tranche de pain grillée. Le désavantage de cette méthode est qu’on a absolument besoin de bols allant au four pour gratiner la soupe. Si on a 10-12 invités, on risque d’être short en bols.
Je vous propose plutôt l’autre méthode qui est un peu moins simple mais nettement plus funky.
On confectionne des croûtons avec son vieux pain rassis. On le coupe en morceau pas trop gros ni trop petit. On réserve dans un bol.
On se choisit aussi des herbes fraîches (basilic, origan, estragon, cerfeuil, name it) qu’on hache grossièrement. On les ajoute à nos croûtons. On les étale ensuite sur une tôle à biscuit. On saupoudre le tout de fromags. Vous choisissez les fromages que vous voulez en évitant la mozzarelle. Ça goûte rien et c’est vulgaire. On choisira plutôt de l’emmenthal, du fromage suisse ou pourquoi pas du provolone. Les mélanges de fromages sont très très bienvenus. Allez-y avec votre goût.
On enfourne la plaque et on fait fondre le fromage à 400 degré. L’opération n’est pas longue. On veut pas que ça brunisse trop non plus. Mais encore une fois, c’est une question de goût.
Le service
Pour la soupe, vous avez 2 choix : Soit que vous la servez telle quelle ou bedon vous la passez à la girafe pour la pulvériser et en faire un potage. Les deux options sont excellentes.
Vous mettez la soupe dans les bols que vous garnissez d’une portion de croûtons que vous avez sortis à temps du four. Vous servez et attendez les commentaires élogieux de vos hôtes.
Recette de bouillon de boeuf
On va chez son boucher et on lui demande des os à bouillons. On évite d’aller à l’épicerie pour payer trop cher pour rien. On s’entend, les sommes ne sont pas faramineuses mais c’est une question de principes.
Si le boucher n’a pas d’os, on lui achète deux jarrets de bœuf qui vont très bien faire l’affaire. L’important est d’avoir du gras et de l’os.
On met nos os/jarrets sur une plaque allant au four. On coupe également 2 ou 3 oignons qu’on va mettre face contre plaque à côté des os. On garde la pelure des oignons, ça donne du goût et une belle couleur. On sale et on met au four une heure à 400 degrés.
Quand les os ont rôti, on les met avec les oignons dans une grande casserole. On ajoute 3-4 branches de céleris et de carottes ainsi que 5-6 gousses d’ail avec la pelure. On peut les couper en deux mais on n’est pas obligé. On ajoute du gros sel, du poivre entier et une grosse bottes de persil avec la tige. On peut mettre aussi d’autres aromates mais on évite la sauge, la ciboulette et la menthe. On ajoute également 2 feuilles de laurier et des clous de girofle, 2 pas plus. On couvre tout ça d’eau froide et on porte à ébullition. On prend un petit tamis et on écume question d’enlever la petite mousse blanche laide qui goûte pas bon. On fait ensuite frémir pendant un bon 4 heures minimum mais on suggère plutôt un 6 heures. C’est long mais ça vaut la peine.
Après le 6 heures, on filtre le bouillon à l’aide d’un gros tamis. C’est le temps de ressortir vos vieux pots en plastique de crème glacée que vous aviez gardés. Normalement, avec 2 jarrets ou 4-5 os de bœuf, on peut faire un 2 litres de bouillon. On laisse donc le bouillon reposer au frigo une nuit complète. L’excédent de gras aura remonté à la surface en une mince couche qu’on enlèvera le lendemain matin. Le bouillon est prêt à servir ou à être congelé.