1870, vivre à la campagne, subsister grâce à ses propres récoltes, son propre bétail, une vie simple et rude mais saine, des voisins-amis sur lesquels vous pouvez toujours compter, un ami médecin qui enchaîne les nuits blanches en veillant sur le petit des O’Neill atteint de la fièvre des marais, celle dont on ne guérit pas… Un vaste programme !
Aller travailler à la scierie, puis aux champs, puis revenir à la scierie pour finalement aller décharger les 150 sacs de grains - 200 livres chacun, ça fait combien en boisseaux ? – d’un gros propriétaire vénal et sans vergogne, le tout le sourire aux lèvres avec une pomme en guise de déjeuner pour avaler cette bonne journée de 14 heures de travail… Mais quel est le super héros capable d’accomplir des exploits pareils ???
Un des X-Men ? Non, les gènes mutants dorment encore à cette époque.
Superman ? Non, les extraterrestres n’existent pas encore à cette époque.
Iron-Man ? Vous plaisantez ! La technologie n’est pas encore suffisamment au point ou alors il s’agit d’un Iron-Man qui marche à la vapeur et qui doit faire le plein de charbon et d’eau toute les 30 minutes… Surréaliste !
Allez, encore quelques indices pour tenter de découvrir qui est le surhomme qui cache sous son Stetson élimé une chevelure abondante…
Il range ses économies dans une boîte en fer et compte régulièrement ses pièces, il lui reste d’ailleurs rarement plus de 5 ou 6 cents le 4 du mois. Il est bon, costaud, père exemplaire, mari aimant, voisin dévoué. Personnage influent de sa communauté, il s’oppose de façon récurrente aux paroles rudes et empoisonnées d’une riche harpie aux pouvoirs dévastateurs…
Mais bon sang !!! Mais c’est bien sûr !!! Ce héros au regard si doux ! Ce chapeau ! Ces bottes à languettes ! Cette chemise en toile rustique tachée de sueur ! C’est… C’est…Charles Ingalls !!! Charles "Magic" Ingalls !!!
On parle souvent des super-héros Marvel ou DC, mais qu’en est-il de Charles Ingalls ? Pourquoi n’aurait-il pas droit à ce statut si envié ???
Certes, il n’a pas hérité d’une fortune colossale. Il n’a donc pas de quoi se creuser une Ingalls-cave dans laquelle la Ingalls-chariotte à vapeur attend qu’il parte, équipé de son Ingalls-rayon-répulseur-de-malheur, voler au secours des malheureux atteints de la fièvre des marais. Certes, il n’a pas été mordu par un bœuf radioactif. Il n’est donc pas doté d’une force colossale, celle qui lui permettrait de labourer tous les champs de Walnut-Grove en moins de 2 jours, seul et tirant lui-même la charrue. Certes, il n’a pas de péniche et un regard froid tourné vers la prochaine écluse… Et pourtant… Des exploits il en a accomplis, des situations terribles il en a affrontées ! Mais qu’est-ce qui fait courir Charles Ingalls ? D’où lui vient cette puissance ? Celle qui, après 14 heures de travail harassant et quotidien, lui donne le pouvoir de jouer du violon avec cet enthousiasme débordant malgré la récolte perdue à cause de la grêle, sa fille devenue aveugle et un deuil jamais terminé d’un fils mort-né. Il a bien un secret caché cet homme-là ??? Une sorte d’identité secrète ? Ou alors, il se doppe… Non, peu probable… Je vois mal le Docteur Baker lui refiler du "pot belge" ou lui administrer une cure d’EPO : Charles Ingalls ne fait pas le tour de France en collant fluo ! Ce n’est pas son style !
Aaaah !!! Je crois que j’ai trouvé… Son truc, c’est la foi ! Et son style : baptiste ! C’est donc cela qui le transporte, vous savez, il parait que même les montagnes en sont transportées ! Et oui : tout s’éclaire ! Le Professeur Xavier de Charles Ingalls, c’est le Révérend Alden ! Et son Bouffon Vert, c’est Harriet Oleson ! Mary Jane : Caroline, Robin : Isaiah Edwards ou Jonathan Garvey suivant les épisodes…
Ils sont super-forts, ces colons américains du XIXième siècle… Enfin, surtout, Charles Ingalls, le super-colon ! Merci, monsieur Landon ! Merci, madame Laura Ingalls Wilder !