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Le bon, la brute et le cinglé

Publié le 28 décembre 2008 par Hongkongfoufou
Par Hong Kong Fou-Fou

Le bon, la brute et le cinglé L'autre soir, Wally Gator, notre lectrice N°1 et moi-même avons enfilé nos cache-poussière pour aller voir ce western coréen qui se déroule dans la Mandchourie des années trente (en fait de cache-poussière, il s'agissait plutôt d'imperméables, mais je ne suis pas à un mensonge près, surtout pour la bonne cause). Je ne voudrais pas faire le malin, je suis nul en géographie, mais pour un film dont l'action est située en Mandchourie, ne serait-il pas plus judicieux de parler de "eastern" ?  Un western, soit. Mais dans lequel le chili con carne est remplacé par du riz cantonais. Dans lequel, même sans avoir approché un coupe-chou pendant quinze jours, les bandits mandchous ou coréens ne sont jamais aussi mal rasés que leurs homologues mexicains (niveau dentition, par contre, ils n'ont rien à leur envier, l'absence de Fluocaril se fait aussi cruellement sentir). Dans lequel les jupons à froufrous des danseuses de saloon sont remplacés par les fourreaux en soie des entraîneuses de fumerie d'opium. En résumé, dans lequel l'atmosphère générale est plus "Fu Manchu" que "Django"... Mais, ces quelques détails mis à part, Kim Jee-Woon nous livre là un putain de bon western, où les influences se comptent sur les doigts de plusieurs mains (surtout si leurs propriétaires ont au préalable croisé le chemin du "Coupeur de doigts"), influences issues principalement de l'oeuvre de Sergio Leone. Impossible de ne pas penser à "Il était une fois la révolution" lorsque le Cinglé déboule au guidon de son side-car. Impossible de ne pas penser à "Le bon, la brute et le truand" (bon sang, je savais bien que le titre me disait quelque chose) lors du duel final (Duel, duel... Heu, triel ?...). Impossible de ne pas penser à "Mon nom est personne" lorsque le Bon vide un wagon de train de ses occupants. Etc, etc... La liste est longue.
On suit avec une jubilation constante cette course au trésor effrénée où bandits de grands comme de petits chemins, militaires, chasseur de primes, politiciens, révolutionnaires s'entretuent, s'arnaquent, se poursuivent, sans jamais ralentir le rythme. Un sacré bon film choral. OK Corral, même... Les costumes des personnages sont un mélange hallucinant d'uniformes russes ou japonais, costumes traditionnels, tenues de cow-boys, accoutrements de barbares des steppes. Les armes employées pour se trucider s'étendent du mortier au fléau d'armes, en passant par le bâton et le Mauser.
La photographie du film est magnifique, les couleurs claquent avec autant de force que les multiples détonations qui émaillent le film. La bande originale accompagne parfaitement l'action et donne envie de vider sa carabine ou d'abattre sa hache sur le premier quidam venu.
Si vous aimez les fusillades qui pétaradent, les explosions qui fleurent bon la cordite, les chevauchées fantastiques qui ne manquent pas de selles, les duels où les yeux des protagonistes ne forment qu'une fente (en même temps, là c'est facile, étant donné l'origine ethnique des acteurs...), foncez ! Vous verrez des balles ricocher sur un casque de scaphandrier, des lames de vingt centimètres s'enfoncer dans des derrières sans défense, un héros se balancer au bout d'une corde (pas par le cou comme Tucco, hein, plutôt comme Tarzan ou Spiderman), en flinguant des dizaines de méchants, sans jamais recharger, bien sûr.
Ce film est un pur joyau de divertissement, il ne cherche pas à délivrer un message ou à changer la face du monde. Fans de "Camille Claudel" ou de "La double vie de Véronique", passez votre chemin ! Les autres, ne boudez pas votre plaisir ! Comme l'a dit le sage Jerry Dammers : fuck art, let's dance !

Par Wally Gator

Le bon, la brute et le cinglé The Good, the Bad and the Weird (Le Bon, la Brute et le Cinglé) est un western coréen. Rien qu’au titre, on est en droit de se demander à quelle sauce on va être mangé. Va-t-on avoir droit à une pâle imitation d’un monument du genre ? Après le visionnage du "teaser", ce sentiment est balayé ! Ca va dépoter !!! Il s’agit finalement de se laisser emmener dans la Mandchourie des années 30 et d’assister à un mélange subtil d’un film de sabre (20%) et d’un western spaghetti (80%). Les Mexicains ne sont pas très nombreux, certes, mais les grouillots mandchous font tout à fait l’affaire : leurs chicots n’ont rien à envier aux caries des péons ! Côté scénario, simple et efficace : l’intrigue est lancée en trois minutes dès le début. Une carte sera l’objet de toutes les attentions. Enfin, intrigue, le mot est sans doute un peu fort… Qui va récupérer la carte ? Le cinglé, bien sur ! Un Tucco asiatique bien sympatique. Qui veut la carte ? La brute ! Un Sentenza aux faux airs de Delon dans Borsalino, cruel tueur sans scrupules. Qui veut les primes qui sont sur les têtes des deux susnommés ? Le bon, un chasseur de prime vêtu d’un grand cache poussière et as du tir à la carabine et au fusil. Les références se bousculent tout le long du film, elles sont tant visuelles que dans les dialogues. Ca défouraille à tout va, les figurants tombent comme des mouches, nos trois héros n’ont que quelques égratignures ou quelques éclaboussures… Et les personnages féminins dans tout ça, me direz-vous ? Et bien, sorti de la grand’mère de l’un des protagonistes (Lequel ? Je vous laisse deviner… De qui, du Bon de la Brute ou du Truand, connaît-on un peu la famille ?) elles sont là, en robe chinoise, superbes, très près du corps et très fendues… Des professionnelles, belles et maquillées, probablement très au goût de Goudurix…

Enfin, bref, c’est un film d’action où se mêlent humour et cascade sans tomber dans le cliché ni la surabondance d’effets ou même la facilité. Alors, oui, définitivement oui, ce film est à voir, à voir absolument !


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