THE SPIRIT (de Frank Miller)
Publié le 21 janvier 2009 par Devotionall
L'adaptation d'une Bd superhéroïque pour le grand écran n'est jamais chose aisée : on passe vite de l'hommage admirable au nanard le plus total, sans parfois s'en rendre compte. Avec THE SPIRIT ( œuvre de Will Eisner, un des maîtres américains du genre, qui a donné son nom à une des plus prestigieuses récompenses, à des " awards " des comics ) le résultat est clair et ne souffre pas de discussion : ce film est mauvais, bien pire que vous ne pouvez l'imaginer ! Je n'ai même pas réussi à le finir, pensez donc ! Retour sur une arnaque cinématographique :
Denny Colt, un ancien flic, revient mystérieusement d'entre les morts. Il est désormais le Spirit, combattant du crime dans les rues obscures de Central City. Son ennemi juré, Octopus, a un but bien différent : dans sa folle quête d'immortalité, il s'apprête à détruire la ville. Aux quatre coins de la cité, le Spirit traque le tueur. Sur son chemin, le héros masqué croise des femmes, toutes sublimes, qui cherchent à le séduire, l'aimer ou le tuer... Seul son amour de toujours ne le trahira pas : Central City, la ville qui l'a vu naître... deux fois. Frank Miller, scénariste génial de Daredevil ou encore de Sin City, récidive après Sin City ( justement...) et se fourvoie totalement dans ce film indigeste.
Faut-il en rire ou en pleurer ? Une pincée de V For Vendetta, un gros zest de Sin City, un montage tarabiscoté et une continuelle contamination de l'image et du dessin, Miller veut en faire trop et ça se voit dès les premières secondes. Il oublie juste un détail : soigner le scénario, rendre les personnages attachants, captiver le spectateur. Son Spirit est bien terne, plein d'un humour à froid qui ne fait pas même sourire, ses aventures rocambolesques ne vous empêcheront pas de piquer un bon roupillon. On retrouve Samuel L Jackson eternel habitué, toujours sur le pont quand un rôle de méchant grand black est à attribuer, et qui cette fois a un petit quelque chose de pathétique. Scarlett Johansson ne fait guère mieux, tout juste se sauve t'elle à mes yeux avec ses tenues sado maso dominatrice et les pensées moites qui vont avec... On y trouve aussi Eva Mendes, poitrine intelligente et rôle inconséquent, et de la castagne en veux tu en voilà, sans en tirer le moindre plaisir. Les dialogues sont aussi plats et risibles que le reste, bref mieux vaut s'arrêter là au risque de devenir vraiment méchant. Vous avez le droit de faire comme moi et d'abandonner en route, bien sur. (4/10)