En quoi l’intelligence économique participe-t-elle aux succès des Innovations ?

Publié le 21 janvier 2009 par Flyteamege

L’innovation est un processus complexe et incertain qui met en jeu de nombreux acteurs et diverses compétences

L’innovation [1]semble présenter une dualité technologie-marché. A ce propos, Schumpeter, parle d’une « mise en marché réussie d’un produit/procédé/service nouveau ». Elle traduirait l’entropie créatrice de sa structure hôte. En effet, l’entreprise est le lieu de l’innovation. Selon Alter (vision cognitive), l’innovation résulte d’échanges relationnels dynamiques plus ou moins conflictuels. En effet, pour innover, une entreprise doit créer des relations avec des partenaires. De plus, l’innovation semble posséder une structure intrinsèque complexe, au sens de Le Moigne. Autrement dit, cette organisation implique la caractérisation d’un système relationnel complexe.

Il semble que l’innovation soit dépendante de l’environnement. C'est-à-dire qu’elle influe et est influencée par un marché ainsi que par l’environnement (qui est caractérisé par la présence d’acteurs non économiques) dans lequel elle évolue. Le groupe de recherche PRIMECA (vision systémique) définit d’ailleurs une activité innovante comme une activité issue d’un objet nouveau durablement intégrée à son environnement.

L’innovation implique un positionnement stratégique de l’entreprise tourné vers l’innovation, un ou plusieurs projets d’innovation qui sont plus ou moins définis, la mise en relation d’acteurs aux intérêts différents (parfois contraires). Elle nécessite un marché (plus ou moins grand, accessible, connu) qui est généralement régi par des normes et des règlementations qu’il faudra respecter. Innover nécessite diverses compétences telles que la créativité, l’autonomie, l’esprit expérimental, la capacité à repérer les opportunités, des compétences intégratrices, la capacité à traiter des données relevant de disciplines variées, l’aptitude à adopter différents points de vue, l’esprit critique et le goût de la concrétisation.

L’intelligence économique et la veille

Selon Alain Juillet [2], l’intelligence économique est un mode de gouvernance dont l’objet est la maîtrise de l’information stratégique et qui a pour finalité la compétitivité et la sécurité de l’économie et des entreprises. Le rapport Martre en 1994 définit l’intelligence économique comme l’ensemble des actions de collecte, d’analyse et de diffusion de l’information utile aux différents acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement, dans les meilleures conditions de délais et de coûts. L’intelligence économique permet aux entreprises d’effectuer des actions d’influences, telles que le lobbying. Elle sert également à protéger l’entreprise contre tous les risques et les menaces liés à la sécurité, à la sûreté, à l’environnement et au management. Selon Bernard Besson et Jean-Claude Possin [3], l’intelligence économique est la maîtrise concertée de l'information et de la coproduction de connaissances nouvelles. Elle est l'art de détecter les menaces et les opportunités en coordonnant le recueil, le tri, la mémorisation, la validation, l'analyse et la diffusion de l'information utile ou stratégique à ceux qui en ont besoin. Pour l'essentiel, l'intelligence économique est un cycle d'informations dont la finalité est la production de renseignements stratégiques et tactiques à "haute valeur ajoutée".

Selon Daniel Rouach [2], la veille est l’art de repérer, collecter, traiter, stocker des informations et des signaux pertinents qui vont irriguer l’entreprise à tous les niveaux de rentabilité, permettre d’orienter le futur (technologique, commercial…) et également de protéger le présent et l’avenir face aux attaques de la concurrence. La veille se pratique dans la légalité et le respect des règles de déontologie. Il existe différentes spécialités de la veille [4] qui sont: la veille marketing et commerciale, la veille concurrentielle, la veille juridique, la veille sectorielle, la veille sociopolitique ou sociétale ou environnementale [5], la veille stratégique et la veille scientifique et technologique.